Sept chiffres à retenir sur le déploiement de l’hydrogène en France

Publié le 02/02/2023

6 min

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France Hydrogène a présenté le 2 février dans le cadre du salon Hyvolution les chiffres clés du déploiement de l’hydrogène en France en 2022. Capacité de production, ambitions, emplois et flottes de véhicules : que représente la filière hydrogène aujourd’hui en France ?

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 5 800

La filière hydrogène française représente en 2022 5 800 emplois directs, soit une hausse de près de 1 300 sur l’année 2021. Et ce n’est que le début de l’histoire puisque dans une étude publiée en avril 2021, France Hydrogène estimait que près de 100 000 emplois directs  pourraient être créés d’ici la fin de la décennie. La nouvelle filière va aussi de pair avec une transformation des compétences actuelles et un besoin de compétences encore plus spécifiques. La formation constitue l’un des cinq axes stratégiques du plan France 2030, présenté par le président de la République le 13 octobre, avec une enveloppe de 2,5 milliards d’euros destinée à structurer l’appareil de formation français autour de filières dynamiques et stratégiques comme l’hydrogène, le numérique, le nucléaire, les énergies vertes et plus globalement l’ensemble du secteur industriel. Dans son référentiel et dans son livre blanc, France Hydrogène a inventorié et identifié les compétences et les métiers existants et à venir qui doivent permettre une montée en compétence des industriels. L’association a également souhaité mettre en avant les besoins en formation qui seront associés à l’industrialisation de la filière et à la valeur ajoutée qu’elle va créer sur nos territoires. Au total, 84 métiers ont été recensés. Le premier constat de l’étude qualitative menée avec le cabinet Infinergia, c’est que la filière hydrogène fait « appel à des métiers existants dotés d’un niveau de spécialisation hydrogène plus ou moins important ». En effet, sur les 84 métiers identifiés, 27 nécessitent une réelle expertise de l’hydrogène et 41 ont besoin de connaissances de base, quand 16 ne nécessitent pas de connaissances spécifiques sur l’hydrogène.

19  

En France, 19 usines fabriquent des équipements « clés » :  électrolyseurs, des piles, des stations de recharge, des réservoirs ou des véhicules. Sur Vig’Hy, l’observatoire de l’hydrogène, 14 usines supplémentaires participant à créer l’intégralité de la chaîne de valeur de l’hydrogène en France, de la production aux usages, seraient déjà en projet.

13 MW

La capacité d’électrolyse en 2022 installée en France est de 13 MW. « Ces capacités d’électrolyse correspondent aux capacités des stations de recharge avec production d’hydrogène sur site » note France Hydrogène. Plusieurs stations en France font de la production in situ : c’est le cas à Pau ou encore à Auxerre. Cette capacité comprend également le site de Lhyfe en Vendée qui a annoncé en septembre qu’il se lançait dans la production d’hydrogène offshore, une première mondiale. Cette capacité est en nette augmentation puisqu’elle était de 5 MW en 2021. Elle devrait rapidement croître dans les années qui viennent en France et en Europe, portée par une dynamique particulièrement importante dans la recherche et l’innovation. Début janvier, l’Office européen des brevets (OEB) et  l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont publié une étude commune sur les brevets déposés dans le monde sur les technologies de l’hydrogène. Comptabilisant 28 % de l’ensemble des familles internationales de brevets (FBI) au cours de la période 2011-2020 dans trois segments majeurs de la chaîne de valeur de l’hydrogène (la production, les applications finales et technologies de stockage, de distribution et de transformation), les pays de l’Union européenne sont les leaders mondiaux de la délivrance de brevets liés à l’hydrogène (dont 11 % en Allemagne et 6 % en France).

 

6,5 GW

En France, la stratégie d’industrialisation de l’hydrogène vert est passée en quelques années d’un investissement de 100 millions d’euros à presque 10 milliards d’euros engagés par l’État d’ici la fin de la décennie. Objectif : déployer jusqu’à 6,5 GW de capacité d’électrolyse et produire annuellement plus de 600 000 tonnes d’hydrogène renouvelable ou bas carbone fléchées principalement pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde. Une ambition qui a été réhaussée en décembre, puisque l’association estime désormais qu’il est possible de dépasser le million de tonnes d’hydrogène produit en 2030. France Hydrogène estime au vu des projets de production d’hydrogène recensés, « entre 15 et 25 par région », que le cap des 6,5 GW d’électrolyse à horizon 2030 sera atteint, « voire même dépassé », rappelant que les projets comprenant des électrolyseurs développés par les acteurs de la filière constituent une écrasante majorité (95 %) de l’ensemble des projets développésLes autres projets, « environ une dizaine », reposent sur la pyrogazéification de biomasse.

 

58

58 stations de recharge sont ouvertes en France.  « 225 sont en projet à 2025 et près d’un millier devrait être en service à l’horizon 2030 » indique France Hydrogène. À cet horizon, 750 stations pour véhicules légers sont attendues et plus de 170 pour les poids lourds, selon une étude publiée le 2 février par  France Hydrogène et la PFA qui ont  réalisé une modélisation des besoins en infrastructures de recharge hydrogène pour la mobilité terrestre en France métropolitaine à l’horizon 2030.  

 586

La France compte actuellement une flotte de 586 véhicules routiers circulant à l’hydrogène. Près de 1 155 véhicules si l’on intègre les vélos hydrogène (240) et les chariots élévateurs. Actuellement, 33 bus sont en circulation en France, et près de 700 seraient en commande. Si trois camions hydrogène sont recensés, le marché du retrofit pourrait permettre de développer rapidement une offre de camions hydrogène. La majeure partie des véhicules en circulation sont des voitures légères. Toujours selon l’étude présentée le 2 février au salon Hyvolution, le marché du véhicule léger va très rapidement augmenter en trois ans puisque l’étude estime que 50 000 véhicules légers seront en circulation en France en 2026. En 2030, le parc total de véhicules devrait atteindre 340 000, dont 80 % seront des véhicules utilitaires légers « et se concentrent majoritairement sur les EPCI prioritaires » indique l’étude. Concernant les usages dits « stationnaires », ils représentent aujourd’hui une capacité de 2 400 kW pour 37 installations en service en 2022, constitués principalement de groupes électrogènes à hydrogène.

Crédit : shutterstock