La Commission européenne a présenté le 21 avril l’acte délégué pour l’application de la taxonomie sur les activités vertes avec un objectif affiché : orienter les flux financiers vers des activités qui permettront au continent d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce premier acte, qui porte sur la définition des activités qui s’adaptent au changement climatique et contribuent à son atténuation, doit entrer en vigueur au 1^er janvier 2022. Si le biogaz fait partie des secteurs où les investissements sont considérés comme durables, le gaz naturel et le nucléaire qui déchaînent les passions dans les couloirs bruxellois depuis plusieurs mois feront l’objet d’un traitement spécifique, repoussé à la fin de l’année 2021.

Par Laura Icart

Si le sujet est technique, l’enjeu est crucial pour l’Europe. Ce dispositif majeur du plan d’action de la Commission européenne pour une finance plus durable lancé en 2018, établit selon des critères précis une liste d’activités respectueuses de l’environnement afin de stimuler les investissements durables. En ce sens, elle établit une référence mondiale pour l’activité économique. Des activités qui doivent bien entendues être compatibles avec l’ensemble des objectifs fixés par la Commission, avec en ligne de mire l’objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et la neutralité carbone à horizon 2050.

Le gaz et le nucléaire divisent

Si la publication de cette taxonomie est tout sauf un long fleuve tranquille pour l’exécutif bruxellois, c’est principalement parce que les États membres sont divisés sur la…