Constituer un écosystème innovant autour des gaz verts

Publié le 17/07/2021

4 min

Publié le 17/07/2021

Temps de lecture : 4 min 4 min

Pour faciliter et maximiser l’injection de gaz renouvelable en France, le principal distributeur de gaz tricolore GRDF mise sur l’innovation. Après avoir développé une plateforme collaborative et participative en interne, l’entreprise a multiplié ces derniers mois les appels à projets (AAP), avec une ambition : travailler au plus près des acteurs locaux et faire émerger des solutions concrètes répondant à un besoin identifié. Par Laura Icart   Pour répondre à l’ambition de l’industrie gazière française, à savoir 100 % de gaz vert en 2050, de nouvelles solutions restent encore à déployer sur nos territoires grâce notamment à l'intelligence artificielle, le digital, l'internet des objets (IoT) ou encore le « edge computing » combinés à des technologies toujours plus innovantes qui révolutionnent les infrastructures. Des technologies davantage décentralisées et pensées pour répondre à des besoins locaux dans une logique de circuit court de l’énergie.   Des appels à projets soutenus localement C’est en 2019 que GRDF lance ses premiers appels à projets. Si les trois quarts des candidatures déposées tournent autour des gaz verts, GRDF a structuré sa démarche autour de quatre axes nous confie Jean-Philippe Cagne, directeur innovation et R&D chez le principal distributeur gazier français : « La sécurité et la performance opérationnelle, les smart gas grids, l’aval compteur et les gaz verts ». Le premier AAP lancé par l’entreprise concernait d’ailleurs la réalité augmentée. « Entre 35 et 50 propositions ont été déposées par des start-ups, des PME ou encore des grands groupes industriels » précise Jean-Philippe Cagne, surpris « par la diversité des porteurs de projets ». Après un deuxième AAP sur le sujet du tri et de la collecte des biodéchets en 2019, GRDF a l’année dernière structuré sa démarche en interne puisque désormais tous les AAP doivent être portés par une direction ou une entité régionale de l’entreprise. C’est par exemple la direction biométhane qui est à l’origine de l’AAP sur la valorisation du CO₂ en région AURA, ayant identifié auprès du tissu économique local la pertinence de traiter ce sujet. Plus de 280 candidatures en 27 mois Depuis 2019, GRDF a reçu 281 candidatures de porteurs de projets, soit plus de 10 projets par mois. À ce stade, 17 porteurs de projets ont été lauréats avec des montants pouvant aller de 10 000 à 100 000 euros. À l’exception des deux appels à projets concernant les démonstrateurs pyrogazéification et méthanation dont les montages financiers et juridiques sont différents avec des mélanges collectivité-partenariat public et privé, les lauréats sont principalement des start-ups (9) et des PME (6) mais aussi une grande entreprise et un laboratoire de recherche. Ils sont majoritairement français même si une entreprise norvégienne, une irlandaise et une anglaise ont été sélectionnées. Les problématiques sont parfois très précises comme avec l’AAP « Évacuation des produits de combustion » (deux candidatures), ou beaucoup plus larges avec l’AAP « Monitoring des sites de méthanisation » (61 dossiers de candidatures). « La dynamique des AAP a doublé en six mois » constate Jean-Philippe Cagne, alors que GRDF aura atteint d’ici la fin de l’année la vingtaine d’AAP. Dupliquer les living labs Depuis 2019, GRDF expérimente le concept de living labs. Elle l’a d’ailleurs inscrit dans son projet d’entreprise « Vert l’avenir ». Une approche pensée comme un laboratoire d'innovation territoriale permettant de réunir autour de l’innovation et de l’optimisation d’une boucle énergétique locale les acteurs du territoire. L’idée étant de créer un espace collaboratif d’innovations tant sur les technologies à mettre en place pour favoriser l’injection du gaz vert dans les réseaux que sur le dialogue à construire entre les acteurs pour faciliter les synergies et l’émergence des projets. « C’est une démarche optimisée et utile qui favorise l’innovation en continu » précise Jean-Philippe Cagne. Construite à l’échelle d’une métropole, "là où la multiplicité des acteurs ne favorise pas toujours l’agilité", GRDF, qui a déjà créé un living lab en Eure-et-Loir, souhaite étendre cette pratique à l’ensemble des métropoles françaises. Crédit : GRDF.

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