Alors que les prix du gaz et de l’électricité continuent de flamber, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé jeudi 14 octobre qu’elle renforçait sa surveillance des marchés de gros. L’Assemblée nationale vient pour sa part d’adopter le bouclier tarifaire proposé par le gouvernement lors de la première lecture du projet de loi de finances 2022.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Pour faire face à un contexte inédit, la CRE « renforce ses contrôles sur les marchés de gros, en concentrant ses moyens humains et techniques sur la surveillance des transactions et le comportement des acteurs » a indiqué dans un communiqué le régulateur, rappelant que cette situation résultante « de la concomitance de multiples facteurs à la fois structurels et conjoncturels » et plus particulièrement « un contexte extraordinaire jamais observé dans l’histoire gazière européenne, affectant le prix de gros du gaz dont les évolutions influencent le prix de gros de l’électricité dans chaque pays ».

Un contexte de flambée des prix inédit

De multiples facteurs affectent actuellement le prix de gros du gaz : un hiver qui a été long et froid avec de forts soutirages, ce qui explique la faiblesse de stockages européens. Avec un taux de remplissage dépassant les 95 %, la France n’est pas concernée par cette inquiétude. La reprise économique mondiale a entraîné une demande asiatique en GNL qui demeure très élevée depuis plusieurs mois et qui a pour conséquence de limiter les arrivées de méthaniers en Europe « seulement 1,56 TWh par jour en moyenne d’émissions de GNL en août en Europe » contre 2,17-2,37 lors des deux précédentes années, précisait le régulateur début octobre. Une pénurie de l’offre constatée également en Norvège et en Russie : les principaux fournisseurs de gaz naturel de la France et de l’Europe ne sont pas en mesure d’augmenter leurs exportations pour répondre à la demande, même si la Russie dit réfléchir à une augmentation des exportations.

Surveiller le marché : une priorité pour la CRE

« Dans ce contexte de crise, marqué par une forte volatilité des marchés de gros et leur sensibilité à chaque événement en lien avec le secteur énergétique » la CRE rappelle que son rôle de surveillance est « primordial » pour « garantir l’efficacité et la transparence des marchés, pour qu’ils révèlent des prix justes reflétant l’équilibre entre l’offre et la demande ». Elle précise collaborer « quotidiennement «  avec l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie et les régulateurs nationaux européens. Elle indique également qu’elle ouvrira systématiquement des enquêtes en cas de suspicion d’abus de marché, pouvant conduire à des sanctions financières par le comité de règlement des différends et des sanctions de la CRE.