Rénovation : simplifier le parcours des Français

Publié le 22/10/2021

6 min

Publié le 22/10/2021

Temps de lecture : 6 min 6 min

Une seule plateforme, des conseillers dédiés, une aide financière unique pour les ménages les plus modestes : le gouvernement dévoile une série de mesures pour inciter les Français à rénover leurs logements. Le parcours est simplifié, avec deux dispositifs phares : France rénov’, un nouveau service public unifié de la rénovation et Mon accompagnateur rénov’, qui permettra un accompagnement « complet et personnalisé » des Français.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

À partir de 1er janvier 2022, « nous allons apporter plus de simplicité et de lisibilité dans le parcours de rénovation énergétique » nous assure-t-on du côté du cabinet de la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. Il faut dire que la rénovation énergétique est à la croisée d’enjeux multiples : économiques, environnementaux mais aussi sanitaires. Et si elle est aujourd’hui au cœur du débat public, c’est parce que le secteur du bâtiment représente un quart de nos émissions de gaz à effet de serre et qu’il constitue un levier important sur lequel la France doit agir si elle veut parvenir à baisser de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. En France, et cela a déjà été souligné par le Haut Conseil pour le climat dans son rapport « Rénover mieux : leçons d’Europe » publié il y a un an, le rythme actuel des rénovations énergétiques dites « performantes » – comprenez au moins 60 % de réduction de consommation d’énergie, dans notre pays qui stagne à 0,2 % -, doit « fortement » s’accélérer pour atteindre 1 % par an après 2022 et 1,9 % par an d’ici 2030 et ainsi répondre aux objectifs fixés par la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Dans son scénario présenté le 19 octobre, l’association négaWatt estime que les politiques de rénovation énergétique menées depuis une décennie sont « inadéquates » et n’accompagnent pas une rénovation dite « performante ».

Inciter les Français à rénover

« Pensé pour le public et organisé par les collectivités pour assurer un service de proximité harmonisé », France rénov’ se veut le point d’entrée unique de tous les parcours travaux de la rénovation énergétique. Un service public de la rénovation, inscrit dans la loi climat et résilience, qui sera « géré en lien » avec les collectivités précise le ministère du Logement, dans un contexte où les Français comme les collectivités locales ne s’y retrouvent pas toujours dans ce dédale administratif. Concrètement à partir du 1er janvier 2022, un point d’entrée unique rassemblera le réseau Faire ( » Faciliter, accompagner et informer à la rénovation énergétique « ) et le réseau de l’Anah, qui deviendront tout deux des espaces conseil France rénov’. Ce sont ainsi plus de 450 guichets, repartis sur l’ensemble du territoire qui pourront accueillir, informer et conseiller les ménages. L’objectif du ministère : arriver à un guichet minimum par intercommunalité. Autres outils mis à disposition : une plateforme internet qui regroupera l’ensemble des aides, un outil de simulation, un annuaire des artisans RGE et un numéro de téléphone (0 808 800 700).

Accompagner le geste

Pour rénover dans les 10 prochaines années, les 4,8 millions de passoires thermiques que compte le parc de logements privés, il faudrait traiter chaque année 290 000 maisons individuelles et 9 500 copropriétés. « Il faut donc à la fois changer d’échelle et la part des rénovations énergétiques performantes » souligne le ministère dans son dossier de presse. Une des solutions pour y parvenir est le dispositif Mon accompagnateur rénov’. Un accompagnement technique, financier, administratif et social qui assurera une mission de conseil « neutre » auprès des ménages. Dans un premier temps, ce seront les opérateurs de l’Anah et les conseillers Faire qui joueront ce rôle. Au printemps 2022, conformément à la loi climat et résilience, il s’élargira à des opérateurs agréés. « Un décret viendra fixer les conditions de l’agrément et son contenu » précise le cabinet d’Emmanuelle Wargon. Son recours sera généralisé à partir de 2023 pour certaines rénovations d’envergure afin de favoriser l’efficacité des projets de travaux engagés indique le dossier de presse.

Clarifier les aides financières

Au 1er janvier 2022, les aides pour les plus modestes seront non seulement renforcées mais elles également toutes rassemblées sous une déclinaison de Ma prime renov’ baptisée « Ma prime renov’ sérénité ».  Le gouvernement espère fortement capitaliser sur la notoriété de Ma prime renov’ qui a amené depuis sa mise en place en janvier 2020 « près d’un million de Français à engager des travaux d’économie d’énergie dans leur logement ». En 2021, plus de 500 000 dossiers ont déjà été déposés. Cette aide viendra en remplacement du programme Habiter mieux de l’Anah qui s’adresse spécifiquement aux ménages aux revenus modestes et très modestes. Elle concernera 5,5 millions de propriétaires occupants. Cette aide sera, à partir du 1er juillet 2022, cumulable avec les certificats d’économie d’énergie (CEE), « pour favoriser une rénovation plus ambitieuse » souligne le ministère du Logement. Autre point important, le reste à charge. Malgré les aides, ce reste à charge peut bloquer les ménages les plus modestes. Aussi le gouvernement prévoit la création du  » prêt avance rénovation  » via le fonds de garantie pour la rénovation énergétique (FGRE). Une garantie publique qui sera fixée à hauteur de 75 % de la perte éventuellement encourue. Deux banques, le Crédit mutuel et la Banque postale, se sont déjà engagées à proposer ce prêt à leurs clients. D’autres devraient suivre, précise le ministère qui indique que le décret fixant les modalités de ce prêt sera publié d’ici la fin de l’année.