Le G20 s’accorde sur un objectif de réchauffement à 1,5 degré

Publié le 01/11/2021

4 min

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De nombreux sujets ont été évoqués durant le G20 : taxation internationale, COP26, volatilité des prix de l’énergie, biodiversité, vaccination… Les dirigeants de ce grand rassemblement des 19 économies les plus développées et l’Union européenne se sont entendus dimanche 31 octobre sur un objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré au-dessus des niveaux pré-industriels. Autre annonce : la fin du financement pour les centrales au charbon à l’international d’ici la fin de l’année.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui, avec AFP

 

Le G20 réunit les plus grands émetteurs de la planète. Ensemble, ils représentent 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Dimanche, ils ont réaffirmé « collectivement » selon un communiqué commun la volonté « d’accélérer les actions en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement, en reconnaissant qu’il est crucial de parvenir avant le milieu du siècle environ à zéro émission nette mondiale de gaz à effet de serre « . Une ambition qui nécessitera invariablement un renforcement des efforts mondiaux pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Des ambitions climatiques insuffisantes

L’enjeu principal est de savoir quels moyens concrets les pays engagent pour respecter cet objectif, ce qu’ils sont souvent réticents à indiquer déplorent les ONG. Car selon la dernière évaluation de l’ONU qui prend en compte les nouveaux engagements d’une majorité des pays signataires, le monde se dirige toujours vers un réchauffement « catastrophique » de + 2,7 °C, ou au mieux + 2,2 °C si l’on prend en compte les promesses souvent « vagues  » de neutralité carbone pour le milieu du siècle. « Le milieu du siècle » est précisément la formulation retenue par le G20 dans le document final. Un horizon moins précis que la date de 2050 voulue notamment par la présidence italienne du G20, « mais tout à fait significatif, considérant la diversité des pays qui participent au G20″, selon l’Élysée.

49 pays engagés pour la neutralité carbone

L’accord de Paris évoque l’objectif d' »équilibre » entre émissions et absorption des gaz à effet de serre « au cours de la deuxième moitié du siècle« . Sous la pression de l’ONU, de plus en plus de pays s’engagent pour cette neutralité carbone, la plupart pour 2050, quelques-uns pour 2060 ou 2045. La Chine et la Russie, par exemple, se sont fixé 2060, l’Australie et la France 2050. En excluant les simples promesses, 49 pays représentant 57 % des émissions mondiales, dont l’ensemble des membres de l’UE et les États-Unis, ont pris cet engagement de façon formelle, selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Plus de financements pour le charbon

« Nous reconnaissons le lien étroit entre climat et énergie et nous nous engageons, dans le cadre de nos efforts d’atténuation, à réduire l’intensité des émissions dans le secteur de l’énergie, en respectant des délais conformes à l’objectif de l’accord de Paris en matière de températures. Nous coopérerons en faveur du déploiement et de la diffusion des technologies renouvelables et à émissions de carbone nulles ou faibles, y compris la bioénergie durable, pour permettre une transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions » annonce le G20 alors que ses membres se sont entendus pour arrêter tout financement international du charbon à l’étranger d’ici la fin de cette année. « Nous mettrons fin à l’octroi de financement public à l’international pour de nouvelles centrales électriques au charbon d’ici la fin de 2021« , indique le texte qui ne donne pas d’objectif en revanche pour l’abandon du charbon au niveau national. « Je veux saluer les efforts faits dès le G7 par la Corée du Sud et le Japon et ces dernières semaines par la Chine, qui ont permis – puisque c’étaient les trois principaux financeurs – d’aller dans cette direction et d’obtenir ce résultat très concret lors de ce G20. C’est pour moi un élément clé de la transformation de nos économies. À ce titre, l’ensemble de ces efforts, à la fois le financement solidaire et la sortie du charbon, montrent que les transitions sont bien possibles » a déclaré Emmanuel Macron.