Energibio : Toulouse Métropole méthanise ses boues d’épuration

Publié le 17/11/2021

4 min

Publié le 17/11/2021

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L’unité de méthanisation Energibio, installée sur le site l’usine de dépollution des eaux usées de Ginestous-Garonne a été inaugurée le 15 novembre. D’une capacité maximum installée de plus de 87 GWh par an, c’est la plus grande unité de méthanisation qui injecte du biométhane issu de STEP actuellement en service en France. Elle permettra d’alimenter en énergie près de 11 000 foyers et de recycler près de 7 000 tonnes, soit la moitié, des boues d’épuration produites par le site de Ginestous, pour environ 50 GWh/an de biométhane produit.

Par Laura Icart

 

En France, l’unité de méthanisation Energibio est la vingt-sixième à injecter dans les réseaux gaziers du biométhane issus des boues d’épuration. Elle permet de transformer la moitié des boues issues de l’épuration des eaux usées en biogaz, afin d’alimenter le réseau urbain de distribution de gaz et s’inscrit pleinement « dans notre plan climat-air-énergie territorial (PCAET) » nous indique Robert Médina, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’eau et de l’assainissement, puisqu’il permettra d’éviter près de 10 000 tonnes de CO₂ chaque année, « soit l’équivalent de 4 700 voitures en moins sur la rocade » note l’élu toulousain.

125 000 m³ d’eaux usées traitées quotidiennement

D’une capacité de traitement de 950 000 équivalents habitants, l’usine traite les eaux usées d’une grande partie de la métropole toulousaine mais aussi quelques villes en dehors de la métropole comme Ramonville ou Lauzerville. Au total, c’est un peu moins de 600 000 habitants qui sont raccordés à la station d’épuration, qui traite quotidiennement un volume moyen de 125 000 m³ d’eaux usées. L’idée d’implanter une unité de méthanisation sur le site de Ginestous date d’un peu plus de cinq ans, avec une première étude démarrée en 2015 et un objectif double pour les élus toulousains : produire une énergie verte, le biométhane, et rendre plus vertueuse la station d’épuration de Ginestous-Garonne en la transformant en véritable station de valorisation des eaux usées. À la clé également, une réduction des odeurs consécutive à une réduction des boues produites : « un intérêt très important » pour Robert Medina « dans une zone qui s’est densément peuplée depuis l’installation de la station d’épuration dans les années 50 ».

11 000 foyers alimentés en gaz vert

 Energibio est actuellement la plus importante unité de méthanisation de France. Elle permettra d’alimenter environ 11 000 foyers avec du biométhane produit localement et aurait pu faire rouler l’équivalent de 230 bus alors que Tisséo Collectivités, le troisième réseau de transport urbain de France, s’est fortement investi depuis le début des années 2000 dans le développement de bus roulant au gaz naturel véhicule et a adapté récemment au GNV son quatrième dépôt de bus à Coulommiers. Elle produit,  » l’équivalent de 945 normo mètres cubes par heure de biométhane » précise à Gaz d’aujourd’hui un représentant de GRDF en Occitanie, et permettra d’alimenter en gaz vert l’équivalent « de 14 000 logements neufs. » Cette année la production attendue est estimée entre 40-45 GWh » nous indique Toulouse Métropole. « Celle attendue en 2022 est plus de l’ordre de 55 GWh pour s’approcher de 65 GWh en 2035 ». 

L’unité de méthanisation a coûté un peu plus de 33 millions d’euros, dont la majeure partie a été financée par Toulouse Métropole, avec le soutien de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, de la région et de l’Ademe. Le biométhane réinjecté dans le réseau de GRDF rapportera chaque année à la métropole 3,75 millions d’euros. Des revenus qui « contribueront » souligne Toulouse Métropole « au plan zéro odeur, pour un meilleur confort des riverains de l’usine de Ginestous ». Cette unité de méthanisation sera également évolutive puisque, selon Robert Médina, les réflexions sont déjà entamées « pour installer un process de méthanation afin de rendre le site encore plus vertueux ».

Crédit : Toulouse Métropole.