La Commission a présenté le 15 décembre une série de propositions législatives visant à décarboner le marché gazier de l’UE en facilitant l’adoption de gaz renouvelables et bas carbone et en construisant notamment un véritable marché intérieur pour l’hydrogène. Décryptage.

Par Laura Icart

L’exécutif européen, représenté par Kadri Simson, commissaire à l’énergie et le vice-président exécutif de l’European Green Deal, Frans Timmermans, a dévoilé hier la deuxième partie de son paquet climatique « Fit for 55 ». Une partie centrale pour l’UE puisqu’il s’agit principalement de décarboner son secteur énergétique pour tenir son objectif ambitieux de réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et devenir climatiquement neutre d’ici 2050. « L’Europe doit tourner la page des combustibles fossiles et passer à des sources d’énergie plus propres » a déclaré Frans Timmermans. « Nous créons aujourd’hui les conditions d’une transition verte dans notre secteur gazier, en stimulant l’utilisation des gaz renouvelables » a renchérit Kadri Simson.

Une consommation de gaz estimée à 250 Mtep en 2050

Actuellement, quelque 300 millions de tonnes équivalent pétrole (350-400 BCM) de combustibles gazeux sont consommés chaque année dans l’UE, dont 95 % de gaz naturel. Ils représentent environ 25 % de la consommation totale d’énergie de l’Union, 20 % de la production d’électricité et 39 % de la production de chaleur. Conformément aux scénarios politiques qui sous-tendent l’initiative « Fit for 55 », le biogaz et le biométhane, l’hydrogène renouvelable à faible teneur en carbone et les carburants synthétiques (E-gas) remplaceront progressivement le gaz fossile et représenteront des parts très importantes des combustibles gazeux dans le bouquet énergétique vers 2050. À l’inverse, la part…