EnR : un nouveau partenariat franco-québécois sur cinq filières stratégiques

En 2017, la municipalité de Saint-Hyacinthe a été la première ville au Québec à produire et injecter du biométhane dans le réseau gazier via l'installation d'une unité de méthanisation sur la station d'épuration de la ville.

Publié le 10/06/2022

3 min

Publié le 10/06/2022

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L’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER) et le Syndicat des énergies renouvelables français (SER) ont annoncé le 2 juin la signature d’un accord de coopération pour travailler conjointement au développement de filières éolienne, solaire, biogaz, petite hydroélectricité et biocarburants.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Le développement des énergies renouvelables est une pierre angulaires des politiques énergétiques mondiales. Pour accélérer leur développement et maximiser le potentiel de plusieurs filières jugées stratégiques, le SER et l’AQPER entendent mener des « actions de collaboration commerciales, industrielles, de recherche-développement et de formation ». Si les deux associations ont plusieurs membres en commun, c’est la première fois qu’un accord est signé entre elles. L’AQPER et le SER « ont beaucoup à apprendre mutuellement, notamment sur les actions de structuration de filières et de collaboration entre leurs adhérents sur les marchés français, québécois, les territoires insulaires et les marchés tiers comme l’Afrique » souligne le président du SER, Jean-Louis Bal.

La France vise une part de 33 % d’EnR en 2030

En France comme au Québec, augmenter la capacité des renouvelables fait l’objet d’objectifs ambitieux. Avec 307 TWh produits, les énergies renouvelables représentent 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 en France, soit une augmentation de près de 10 % en 15 ans. Cependant, si l’objectif est de porter cette part à 33 % à horizon 2030, notre pays est déjà en retard sur ses objectifs intermédiaires puisqu’il était fixé à 23 % en 2020. Autre objectif : celui de porter à 40 % la production d’électricité issue des énergies renouvelables d’ici 2030. Pour y parvenir la France devra par exemple  augmenter de plus de 50 % la chaleur issue de biomasse, ou multiplier par 10 le biogaz injecté (entre 1 et 2 % de la consommation de gaz aujourd’hui si l’on tient compte de la production réelle ou de la consommation).

Le Québec vise une augmentation de 50 % des bioénergies

La stratégie nationale énergétique du Québec a fixé pour 2030 une cible de développement des énergies renouvelables électriques de 25 % supérieure au niveau de 2013 et une augmentation de 50 % des bioénergies. Les bioénergies représentaient en 2019 environ 8 % de l’approvisionnement en énergie primaire du Québec. C’est le secteur forestier qui possède le plus grand potentiel de mobilisation de la biomasse disponible. Comme le prévoit en France la programmation pluriannuelle de l’énergie, le Québec souhaite que 10 % du gaz injecté dans les réseaux soit renouvelable en 2030. Le gouvernement souhaite également accroître l’usage des carburants à faible intensité carbone destinés aux transports afin d’atteindre une proportion de 15 % dans l’essence et de 10 % dans le carburant diesel à l’horizon 2030. En 2020, la production d’électricité au Québec était de 207 TWh, l’hydroélectricité représentant 94 % de cette production, l’éolien 5,2 %, la biomasse, le solaire et le diesel combinés représentant 1 %. Au Québec, le biométhane, enfin le gaz naturel renouvelable baptisé le GNR est en « émergence » même si plusieurs études estiment que son potentiel de développement est important. « La filière  ne représente que 0,6 pétajoules, mais est appelée à augmenter, selon nos prévisions, à 23 PJ d’ici 2030 » nous précise l’AQPER. D’ailleurs, l’accord de coopération prévoit plusieurs retours d’expériences sur cette filière, notamment « sur la façon dont est traitée la valeur des attributs environnementaux, ainsi que l’intensité carbone entre les producteurs de GNR et les distributeurs » nous précise l’AQPER.