Le 13 octobre, le gestionnaire de transport de gaz GRTgaz a annoncé que l’interconnexion d’Obergailbach (Moselle) était opérationnelle, rendant possible les premiers flux physiques de gaz entre la France et l’Allemagne. Une première pour les deux pays, conséquence directe de la crise énergétique qui secoue l’Union européenne. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Si l’Union européenne est confrontée à une crise énergétique inédite, accentuée par la guerre en Ukraine avec des prix de gros au plus haut sur les marchés et des risques de pénurie, l’Allemagne, qui importait en février 2022 plus de 55 % de son gaz de Russie, cherche depuis plusieurs mois à diversifier ses approvisionnement, elle dont l’industrie est une très grande consommatrice de gaz. Lors d’un entretien organisée début septembre, le président Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz avaient annoncé leur volonté de renforcer la coopération entre leurs deux pays. « L’Allemagne a besoin de notre gaz et nous pourrions avoir besoin de leur électricité en hiver » résumait alors le président français. Un des moyens pour y parvenir était justement la réactivation de l’interconnexion d’Obergailbach dans la région Grand Est, afin de pouvoir lui livrer du gaz en prévision de l’hiver 2022-2023, en contrepartie de l’engagement de nos voisins allemands d’optimiser les capacités d’exportation d’électricité vers la France.

100 GWh par jour

Depuis plusieurs semaines, GRTgaz, en collaboration avec les transporteurs allemands (OGE et GRTgaz Deutschland), travaillait à adapter son réseau pour rendre effectif le plus rapidement possible l’acheminement du gaz en Allemagne. Ce point d’interconnexion, le seul existant entre la France et l’Allemagne, « avait été conçu à l’origine pour fonctionner dans le sens Allemagne vers France » rappelle la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les adaptations techniques au-delà de la question de l’odorisation ont donc été réalisées pour inverser le flux. Le 7 octobre, la CRE a publié deux délibérations fixant les modalités de commercialisation des capacités par GRTgaz, ainsi que le tarif de la capacité de sortie physique de gaz au point Obergailbach. Des décisions qui ont permis à GRTgaz de mettre en service cette nouvelle capacité et de commercialiser les premiers flux physiques de gaz odorisé, qui se sont opérés à hauteur de 31 GWh par jour. Si son dimensionnement est prévu pour faire transiter au maximum de 100 GWh par jour, l’évaluation des flux sera journaliser en fonction des conditions du réseau. « La capacité commercialisée reste réversible dans le sens Allemagne vers France » indique GRTgaz.

Crédit : GRTgaz.