Surcoût énergétique : 1 dirigeant de TPE-PME sur 10 pourrait cesser son activité

Publié le 31/10/2022

4 min

Publié le 31/10/2022

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Fragilisées depuis plusieurs mois par les multiples conséquences de la crise énergétique sur leur trésorerie et leur activité, les TPE-PME restent très inquiètes. Dans une enquête publiée le 31 octobre, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) indique que près d’un dirigeant de TPE-PME sur 10 envisage un arrêt de ses activités à cause de la hausse du prix de l’énergie, Si cette enquête a été réalisée durant le mois d’octobre et donc avant les annonces gouvernementales du 27 octobre, l’anxiété demeure.

Par la rédaction, avec AFP

 

Conséquences financières, conséquences sociales, depuis plusieurs mois la situation des TPE-PME inquiète dans un contexte inflationniste où les prix de l’énergie, combinés à un potentiel risque de pénurie de gaz et d’électricité, plongent de nombreuses entreprises françaises dans une situation très incertaine. C’est dans ce contexte que la nouvelle enquête de la Confédération des PME a été réalisée, du 6 au 25 octobre, auprès de plus de 2 400 dirigeants d’entreprises membres de la CMPE.

Des entreprises fragilisées

Selon l’enquête, les entreprises montrent des signes de fragilité. Pour 38 % d’entre elles, leur situation de trésorerie se dégrade, en raison notamment d’une hausse des retards ou des incidents de paiement et 56 % d’entre elles connaissent des difficultés d’approvisionnement en matières premières. 90 % des sondés s’estiment impactés par l’inflation et 45 % des dirigeants interrogés déclarent que le contexte inflationniste aura un impact significatif sur leurs résultats 2022 qui diminueront de plus de moitié, ou basculeront dans le rouge.

60 % des entreprises concernées en 2023

En 2021, le coût de l’énergie est supérieure à 3 % du chiffre d’affaire pour 21 % des entreprises interrogées. En 2022, cette part concerne 41 % des entreprises et elle devrait encore augmenter en 2023 puisque 60 % des TPE-PME seront concernées. Près d’un dirigeant sur deux déclare que la hausse des prix de l’énergie aura un impact significatif (négatif ou diminuera de près de la moitié par rapport à 2021) sur les résultats 2022.

9 % des dirigeants prêts à mettre la clé sous la porte

Près de 9 % des chefs d’entreprises interrogés, soit un sur 10, envisagent de cesser son activité. En cause, notamment, la part grandissante que représente la facture énergétique, qui explose ces derniers temps avec l’inflation et les suites de la guerre en Ukraine.

12 milliards d’euros de nouvelles aides pour les entreprises

D’où l’inquiétude des organisations patronales et collectivités, qui tiraient depuis des semaines la sonnette d’alarme auprès du gouvernement français. Celui-ci a fini par annoncer jeudi, soit après la période de réalisation de l’étude, de nouvelles aides pour les soutenir face à l’explosion de leurs factures d’énergie, avec une enveloppe totale de près de 12 milliards d’euros. Au programme notamment pour les PME : un « amortisseur électricité », dispositif qui entrera en vigueur au 1er janvier, dans lequel l’État prendra en charge une partie de la facture 2023 des petites et très petites entreprises. Un deuxième dispositif, déjà existant mais simplifié, permettra d’ici à fin novembre aux entreprises dont les factures d’énergie (principalement le gaz pour les petites entreprises) ont augmenté d’au moins 50 % dès 2022 d’obtenir une aide, avec la possibilité de demander un acompte. À noter également que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) publie depuis la mi-octobre des références indicatives de prix de l’électricité pour les PME afin de les aider à souscrire un contrat « compétitif » et qui « reflète bien la réalité des coûts d’approvisionnement ». Dans son enquête, la CMPE indique que 18 % des entreprises devront renouveler leur contrat d’ici la fin de l’année et plus de 40 % en 2023.