Nîmes Métropole méthanise ses boues d’épuration

L'unité de méthanisation Nîmes-ouest est la dix-septième unité de production de biométhane injecté d'Occitanie.

Publié le 16/11/2022

4 min

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En octobre, la société Eau de Nîmes Métropole et le groupe Veolia ont inauguré une unité de méthanisation sur la station de traitement des eaux usées de Nîmes Ouest. Elle permettra à pleine capacité de produire l’équivalent de la consommation de 2 000 foyers ou d’une vingtaine de bus du réseau Tango de Nîmes Métropole et de recycler de 30 % des boues d’épuration produites par le site pour environ 8 GWh par an de biométhane produit.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

L’unité de méthanisation de Nîmes Métropole est la première unité de méthanisation du Gard et fait désormais partie des 35 unités à injecter dans les réseaux gaziers du biométhane issu des boues d’épuration en France. Pour la métropole de Nîmes, ce projet s’inscrit dans un cercle vertueux et une vraie « démarche d’économie circulaire » souligne pour Gaz d’aujourd’hui Pierre Lucchini, vice-président de Nîmes Métropole en charge des énergies renouvelables.

1 100 foyers alimentés dès à présent

C’est en avril que les premières molécules de biométhane ont été injectées dans le réseau de GRDF, lançant une première phase de production qui permet d’alimenter en gaz renouvelables dès à présent près de 1 100 foyers et une dizaine de bus roulant au bioGNV. Dans un second temps, entre fin 2023 et 2024, l’unité de méthanisation Nîmes Ouest accueillera les boues d’épuration d’une douzaine de stations environnantes et une capacité de plus de 8 GWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 2 000 foyers ou 24 bus.

Plus de  20 millions d’euros investis

L’usine de méthanisation qui a injecté ses premières molécules de biométhane au printemps dernier représente un investissement global de 21,6 millions d’euros, porté par Nîmes Métropole. Financée à 44 % par l’État au travers de l’Agence de l’eau (9,6 millions d’euros) et de l’appel à projets « plan de rebond eau, biodiversité et climat » précise la préfecture du Gard, cette usine s’inscrit dans une volonté régionale de développer les circuits courts énergétiques dans une logique d’économie circulaire « profitable à tous » selon Nîmes Métropole.

Plus de 900 000 euros par an de recettes attendues

Pour la métropole de Nîmes, si ce projet revêt une importance environnementale, il est également économique. Outre le fait de contribuer à réduire de plus de 30 % le volume des boues produites par la station de traitement des eaux usées de Nîmes, la vente du biométhane (contractualisée pour 15 ans) rapportera près de 920 000 euros par an de recettes à l’agglomération. Un revenu qui sera appelé à augmenter d’ici deux ans quand l’usine aura atteint sa capacité maximale de production.

Développer une rente via les EnR

Un projet d’économie circulaire qui profite aux collectivités, c’est tout l’intérêt de développer des projets d’énergies renouvelables à forte valeur ajoutée pour nos territoires, note Pierre Lucchini, également maire de Moulezan, commune de 700 habitants au nord-ouest de Nîmes. Sur le périmètre de la métropole de Nîmes qui ambitionne de devenir un éco-territoire, soit un territoire à énergie positive d’ici 2050, c’est essentiellement l’énergie solaire qui devrait être déployée et de manière plus marginale l’éolien. Pierre Lucchini, qui attend l’autorisation de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement pour un projet initié en 2008 d’implantation de cinq éoliennes terrestres  en capacité de produire 11 MW, soit la consommation énergétique de 16 000 personnes, espère par ailleurs que le projet de loi qui sera débattu en séance publique à l’Assemblée nationale le 5 décembre permettra d’accélérer le développement des projets, dans un contexte où les factures énergétiques des communes ont explosé et où la rente des renouvelables (en l’occurrence 100 000 euros annuels pour ce projet) serait bienvenue.

Crédit : Eau de Nîmes Métropole.