Le pipeline BarMar sera opérationnel en 2030

Publié le 10/12/2022

3 min

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Le pipeline d’hydrogène sous-marin entre Barcelone et Marseille annoncé le 21 octobre a été officiellement lancé vendredi 9 décembre  à Alicante lors du sommet Euromed. Il sera opérationnel en 2030 et devrait transporter à cet horizon environ 2 millions de tonnes d’hydrogène.

Par la rédaction, avec AFP

 

Les dirigeants des neuf pays méditerranéens membres de l’Union européenne se sont retrouvés vendredi à Alicante en Espagne pour le sommet de l’Euromed, en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Si la crise énergétique et notamment le plafonnement des prix du gaz a été l’objet de nombreuses discussions, la France, l’Espagne et le Portugal ont lancé officiellement ce vaste chantier qui devrait être finalisé en 2030. 

2 millions de tonnes, soit 10 % de la consommation européenne

« BarMar », contraction de Barcelone et de Marseille, qui seront toutes les deux reliées par ce tuyau, est aussi appelé depuis vendredi « H2Med ». Ce projet remplace le « MidCat », lancé en 2003 pour relier les réseaux gaziers français et espagnol via les Pyrénées, mais finalement abandonné en raison de son manque d’intérêt économique, de l’opposition des écologistes et de celle de Paris. Ce projet devra être « parachevé d’ici 2030″, a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’issue d’une réunion avec les chefs de gouvernement espagnol et portugais, Pedro Sánchez et Antonio Costa. Pour sa part, le dirigeant espagnol a indiqué que le coût de la construction du H2Med devrait « avoisiner les 2,5 milliards d’euros ». Ce tuyau transportera à l’horizon 2030 quelque 2 millions de tonnes d’hydrogène par an, a-t-il également précisé. 2 millions, c’est environ 10 % de la consommation européenne prévue à horizon 2030 dans la stratégie hydrogène avec 10 millions de tonnes produites in situ et 10 millions de tonnes importées.

Un accord qui va dans le « bon sens »

Présente lors de la réunion entre les dirigeants espagnol, français et portugais, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a « salué chaleureusement » cet accord entre les trois pays, qui « va dans la bonne direction » après quelques tensions entre Paris et ses voisins ibériques à la rentrée, alors que la France refusait catégoriquement de relancer le projet Midcat. Ce pipeline sous-marin doit permettre d’acheminer de l’hydrogène dit « vert » car fabriqué à partir d’électricité renouvelable depuis la péninsule ibérique qui, avec ses nombreux parcs éoliens et photovoltaïques, ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur, vers la France et le nord de l’UE. La péninsule ibérique est également le principal hub de regazéification en Europe. Mais pour pouvoir bénéficier des financements européens dans le cadre des projets d’intérêts communautaires, les trois dirigeants le savent, ils ne devront pas transporter d’énergie fossile, mais bien exclusivement de l’hydrogène renouvelable. La France pourra d’ailleurs utiliser de l’hydrogène issu d’électricité nucléaire. En effet, après plusieurs années de désaccords entre Paris et Berlin, il semblerait que les deux pays aient trouvé, fin novembre, un compromis sur le sujet puisque celui-ci pourra être qualifié de vert si la directive européenne sur le gaz est adoptée cet hiver.

L’Espagne, la France et le Portugal vont soumettre le projet d’ici au 15 décembre à la Commission européenne et espèrent obtenir un financement équivalent à la moitié du coût estimé du projet.

Crédit : Shutterstock.