Les 27 approuvent la fin des moteurs thermiques

Publié le 28/03/2023

3 min

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Les ambassadeurs des 27 pays de l’UE ont approuvé lundi la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035, l’Allemagne ayant levé son blocage en échange d’exemption pour les futurs carburants synthétiques. Le vote des États membres de l’Union européenne initialement prévu le 7 mars pour entériner l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035 avait été été reporté sine die,  avec l’abstention annoncée de l’Allemagne qui empêchait de réunir la majorité nécessaire.

Par la rédaction, avec AFP

 

L’objectif du Green Deal est de réduire d’ici à 2030  les émissions de CO2 de 55 % par rapport à 1990. La nouvelle législation ouvre la voie vers la neutralité carbone pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers en 2035 : l’objectif à l’échelle du parc de l’UE vise à réduire de 100 % les émissions de CO2 produites par les voitures et les camionnettes neuves par rapport à 2021. L’automobile représente aujourd’hui environ 15 % des émissions de CO2 totales dans l’UE et plus de 60 % de celles issues du trafic routier, selon l’Agence européenne de l’environnement. Le texte contraindra les automobiles neuves à ne plus émettre aucun CO2, interdisant de fait les véhicules essence, diesel, et hybrides, au profit du tout-électrique.

Pilier du Green Deal

Ce règlement est un des piliers du plan climat européen pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Il sera « mis à l’ordre du jour » d’une réunion mardi des ministres de l’Énergie pour adoption formelle, a annoncé la présidence suédoise du Conseil de l’UE.

La volte-face de l’Allemagne

Berlin avait stupéfié ses partenaires début mars en le bloquant au dernier moment alors qu’il avait déjà été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière, après un feu vert des États membres, dont l’Allemagne. Pour justifier sa volte-face, rarissime à ce stade de la procédure, l’Allemagne avait réclamé de la Commission qu’elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse. Cette technologie, controversée et encore en développement, consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l’utilisation de moteurs thermiques après 2035.

Un compromis trouvé

La Commission européenne et l’Allemagne avaient annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer le texte, qui reste inchangé, Bruxelles acceptant de s’engager plus fermement sur les carburants de synthèse dans une proposition séparée qui devrait être validée d’ici l’automne 2024. Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2, s’est réjoui le ministre allemand des Transports Volker Wissing.

De l’avis de nombreux experts, la technologie des carburants de synthèse a pourtant peu de chance de s’imposer sur le marché et ne concernerait dans le meilleur des cas qu’une minorité de véhicules de luxe.  Elle est contestée par les ONG environnementales qui la jugent coûteuse, énergivore et polluante.