Les émissions de gaz à effet de serre continuent leur baisse au premier trimestre en France, dans la même dynamique que celle enclenchée au dernier trimestre de l’année 2022 selon le baromètre trimestriel publié le 30 juin par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Cette baisse est notamment portée par le secteur du bâtiment alors que le transport, et particulièrement le transport aérien, enregistre de son côté une « forte » hausse. Les émissions de polluants atmosphériques sont elles aussi en baisse.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,7 % en France l’an dernier. Les émissions de gaz à effet de serre de la France sont passées de 418 à 408 millions de tonnes équivalent CO₂ en 2021. Dans son baromètre des émissions mensuelles, publié tous les trois mois, et qui sont des « pré-estimations », le Citepa estime que les émissions de gaz à effet de serre ont continué de baisser au premier trimestre 2023, avec une baisse de – 4,2 % par rapport au premier trimestre 2022 (hors puits de carbone). « Deux secteurs participent le plus à cette baisse : le bâtiment (- 10 %), avec l’effet d’un hiver doux et des hausses de prix de l’énergie ; ainsi que l’industrie (- 9 %), secteur aussi marqué par la crise énergétique« , indique l’organisme. Et dans lignée des années précédentes, le secteur du transport reste le mauvais élève et continue d’augmenter.

Comparaison des émissions de CO₂  en France 

Le transport aérien, mauvais élève

Les émissions liées à la production d’énergie sont aussi en baisse (- 2 %), malgré une hausse des émissions de raffinerie dont l’activité a connu un rattrapage. Les émissions de l’agriculture ne sont pas pré-estimées dans le baromètre mais des indicateurs sur la production de lait ou la consommation d’énergie laissent entrevoir une baisse de – 2 %.  Enfin, le secteur des transports, qui avait connu « une baisse historique de ses émissions en 2020 (- 15 %) » puis un rebond en 2021 (+ 12 %) et 2022 (+ 2 %), est quant à lui toujours en hausse. Si la hausse du transport routier est faible (+ 1 %) , la hausse est « beaucoup plus marquée pour le transport aérien » note le Citepa, avec une hausse de 28 % des émissions des vols domestiques au premier trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2022 ; et une hausse de 38 % pour les vols internationaux.

Les polluants atmosphériques également en diminution

Evolution des émissions de NOx en France

Au premier trimestre 2023, les émissions de d’oxydes d’azote (NOx) sont également en baisse. « Le bilan provisoire pour ce début d’année est une diminution de 3 % des émissions, en raison de baisses dans les secteurs de l’énergie, l’industrie et les bâtiments. » Elles restent par contre stables dans le secteur des transports. Les oxydes d’azote regroupent essentiellement deux molécules : le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO₂) qui ont des impacts significatifs sur la santé et l’environnement : il irrite les voies respiratoires et contribue à l’acidification et à l’eutrophisation des milieux. En 2019, selon le ministère de la Transition écologique, le transport routier est responsable de plus de la moitié des émissions de NO₂ (51,8 %), loin devant l’industrie manufacturière et la construction (13,2 %) et l’agriculture (14,3 %). Les émissions de particules fines (PM2,5) sont quant à elles en baisse de 7 %, en particulier grâce à une baisse des émissions dans le secteur du chauffage des bâtiments résidentiels (- 9 %).