Belfort lance ses premiers bus à hydrogène

En 2025, la moitié du parc de bus du réseau optymo géré par le SMTC du Territoire de Belfort sera à l'hydrogène. ©STMC

Publié le 22/07/2023

3 min

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Belfort a lancé le 19 juillet ses premiers bus électriques à hydrogène pour ses transports en commun et ambitionne d’en équiper la moitié de sa flotte d’ici à 2025, selon l’autorité organisatrice de la mobilité du territoire de Belfort, le Syndicat mixte des transports en commun, qui gère le réseau.

Par la rédaction, avec AFP

 

La mobilité lourde hydrogène se développe en France. Après Pau, Lens, Auxerre et bientôt Rouen et Lorient où sept bus entreront en service d’ici la fin de l’année, Belfort lance à son tour ses premiers bus à hydrogène sur un territoire qui croit beaucoup au potentiel de l’hydrogène pour décarboner l’industrie, la mobilité mais aussi le bâtiment. Au début de l’année, selon les chiffres publiés par France Hydrogène lors du salon Hyvolution, 33 bus sont en circulation en France et près de 700 seraient en commande. La mise en circulation de sept nouveaux bus hydrogène à Belfort porte à 40 le nombre de bus circulant à l’hydrogène en France.

Un territoire engagé

« Nous sommes fiers de pouvoir participer à l’écosystème du territoire de Belfort sur l’hydrogène », souligne  Marc Rovigo, directeur du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC). Plusieurs acteurs industriels de la filière se sont en effet installés dans la région de Belfort (Faurecia, McPhy ou Inocel par exemple). Le SMTC du territoire de Belfort travaille à réduire les émissions de CO2 de sa flotte captive et notamment de son réseau de bus depuis de nombreuses années. En 2007, elle a renouvelé la totalité de sa flotte de bus diesel par une flotte au gaz de pétrole liquéfié (GPL). La mobilité hydrogène « est l’aboutissement d’une réflexion entamée dès 2011 », indique Marc Rovigo. Le SMTC gère le réseau Optymo, qui transporte 8 millions de voyageurs par an. Mais le coût était initialement trop important et il a fallu l’appui de plusieurs soutiens qui ont permis d’acheter les bus, dont le coût unitaire s’élève à près de 700 000 euros, contre environ 280 000 euros pour un bus diesel. Les aides (région Bourgogne-Franche-Comté, État et Europe) ramènent le coût unitaire à 420 000 euros. C’est le belge Van Hool qui a été choisi, comme à Pau et Rouen, pour fournir les bus hydrogène.

50 % de la flotte à l’hydrogène en 2025

Le SMTC a dépensé 5,4 millions d’euros pour l’achat des bus et la mise aux normes de ses ateliers. Dans un second temps, 20 nouveaux bus hydrogène renforceront la flotte en 2025 : « 50 % de notre flotte sera alors zéro émission« , se réjouit Marc Rovigo. « Nous serons le premier réseau de France« . « Plus aucun véhicule antérieur à la norme Euro 6 ne circulera » précise le STMC sur son internet. L’option hydrogène a été retenue car elle offre plus d’autonomie, de l’ordre de 400 kilomètres, sachant que le service le plus long d’Optymo fait 390 kilomètres. « En matière d’exploitation, l’hydrogène c’est presque comme le diesel ou le gaz, avec des pleins qui nécessitent une dizaine de minutes », apprécie Yannick Monnier, directeur de la régie des transports du territoire de Belfort (RTTB) chargée de l’exploitation du réseau Optymo. Une station de production et de distribution d’hydrogène a été installée à proximité du dépôt de bus, par Hynamics, filiale du groupe EDF.

S’il a un intérêt environnemental, ce choix a toutefois un coût important puisque à l’heure actuelle un plein d’hydrogène est deux fois plus cher que du diesel. Il faut ainsi compter 9 kilos d’hydrogène pour faire 100 kilomètres, 1 kilo d’hydrogène coûtant environ 10 euros.