Les coûts de la pollution industrielle en Europe s’élèvent à 2 % du PIB de l’UE

Entre 2007 et 2017, les émissions globales d’oxydes de soufre (SOx) ont diminué de 54 %, les oxydes d’azote (NOx) de plus d’un tiers et les gaz à effet de serre provenant de l’industrie, y compris des centrales électriques, de 12 % selon l'Agence européenne de l'environnement. ©Shutterstock

Publié le 19/02/2024

4 min

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En Europe, le coût de la pollution industrielle équivalait en 2021 à 2 % du PIB de l’Union européenne selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié le 25 janvier. Un coût qui a toutefois diminué d’un tiers en une décennie, principalement du fait du secteur de l’énergie, pour 80 % de la diminution totale.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

L’étude intitulée « The costs to health and the environment from industrial air pollution in Europe » publiée par l’AEE montre que les coûts de la pollution atmosphérique causée par les plus grandes installations industrielles d’Europe sont « considérables » et se situent en moyenne entre 268 et 428 milliards d’euros par an. 1 % seulement des installations industrielles les plus polluantes – dont un grand nombre de centrales électriques au charbon – ont causé « la moitié des dommages totaux » indique l’étude.

L’industrie représente 23 % du PIB européen

L’industrie est un pilier essentiel de l’économie européenne. Selon Eurostat, en 2021, elle représentait 23 % du produit intérieur brut (PIB) et employait directement plus de 40 millions de personnes. Dans le même temps, elle est également responsable de plus de la moitié des émissions totales de certains polluants atmosphériques et gaz à effet de serre, ainsi que d’autres impacts environnementaux importants, notamment le rejet de polluants dans l’eau et le sol, la production de déchets et la consommation d’énergie. Selon Eurostat, les industries les plus importantes en Europe sont la fabrication de produits alimentaires, de boissons et de tabac, la fabrication de véhicules à moteur et d’autres équipements de transport, ainsi que la fabrication de métaux de base et de produits métalliques. En 2022, « la valeur des produits industriels vendus dans l’Union européenne s’élevait à 6 179 milliards d’euros ».

Des coûts en nette baisse

Grâce à l’adoption des meilleures techniques disponibles dans le domaine de l’énergie, le passage aux énergies renouvelables et à des combustibles moins polluants, « les coûts environnementaux et sanitaires de l’industrie européenne ont diminué de 33 % entre 2012 et 2021 » indique l’étude. Les émissions atmosphériques industrielles ont eu un coût externe estimé entre 2,7 et 4,3 billions d’euros, avec une moyenne de 268 à 428 milliards d’euros par an. « Près de 80 % de la baisse des coûts externes totaux au cours de la dernière décennie a été enregistrée dans le secteur de l’énergie »  précise le rapport. L’innovation, la technologie et le recours aux énergies renouvelables et bas carbone dans le cadre des politiques environnementales et climatiques ont «clairement montré des résultats ». Les autres secteurs de l’industrie doivent « s’en inspirer » estime l’AEE. Selon une récente analyse de l’agence, l’exploitation des meilleures techniques disponibles et la mise en œuvre des objectifs encore plus ambitieux de la directive relative aux émissions industrielles permettraient de réduire considérablement les émissions : 91 % pour le dioxyde de soufre, 82 % pour les particules et 79 % pour les oxydes d’azote.

1 % des installations responsable de la moitié des dommages

En 2021, seulement 1 % des 10 000 installations analysées dans cette étude a été responsable de la moitié des dommages. Des sites, une centaine environ, répertoriés comme extrêmement polluants sont majoritairement situés en en Allemagne, en Pologne, en Espagne, en Italie et en France qui intègre le top 5 depuis que le Royaume-Uni n’est plus comptabilisé. À noter toutefois que lorsque les coûts sont comparés au PIB en tant qu’indicateurs de la performance relative par unité de production économique nationale, les cinq premiers pays sont la Bulgarie, la Pologne, l’Estonie, la Grèce et Chypre. Selon l’AEE, les premières responsables sont les centrales thermiques, majoritairement au charbon, situées en Europe, dont neuf en Allemagne et six en Pologne, qui s’avèrent très dangereuses pour la santé et l’environnement. L’étude note que « des efforts importants ont été faits » , notamment à travers la directive relative aux émissions industrielles, qui couvre environ 52 000 des plus grandes installations industrielles, et la directive sur les installations de combustion moyenne et via le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE de l’UE) qui limite les émissions de gaz à effet de serre de plus de 12 000 centrales électriques et usines dans 31 pays, représentant environ 45 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Mais cela reste encore « insuffisant » au regard des coûts sanitaires et financiers engendrés pas la pollution industrielle.