Le projet d’implantation d’une usine de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone à Saint-Avold (Moselle), sur le site de l’ancienne centrale à charbon Emile-Huchet, fera l’objet d’une concertation publique à partir du 27 février, a annoncé le 21 février le groupe GazelEnergie.

Par la rédaction, avec AFP

Lancé en octobre 2020 par Storengy et GazelEnergie, le projet baptisé Emil’Hy, situé sur le territoire du Warndt Naborien, « a pour ambition de connecter production et usages d’hydrogène renouvelable » indiquaient alors les deux entreprises. Un projet qui doit concrètement amener à la reconversion de l’ancienne centrale à charbon Emile-Huchet, exploitée par GazelEnergie en construisant un véritable écosystème territorial.

56 000 tonnes d’hydrogène produites chaque année d’ici 2030

« Aujourd’hui, l’hydrogène est produit principalement à base d’énergies fossiles et notre objectif, c’est de produire l’hydrogène de manière beaucoup plus vertueuse, avec de l’eau et de l’électricité » renouvelable et bas carbone, indique à l’AFP Romain Deshayes, directeur de projet chez GazelEnergie. D’ici 2030, 400 mégawatts seront produits par GazelEnergie à Saint-Avold, soit l’équivalent de 56 000 tonnes d’hydrogène par an et jusqu’à 448 000 tonnes d’émissions de CO₂ seront ainsi évitées chaque année, qui correspondraient aux rejets d’une ville de 50 000 habitants. Emil’Hy, c’est aussi une opportunité de reconversion vers la transition pour les salariés du site, nous indiquait à son démarrage Jean-Michel Mazalerat, président d’EP France et de GazelEnergie.

Une concertation du 27 février au 10 avril

La concertation publique débutera le 27 février et durera jusqu’au 10 avril. Deux réunions publiques, en début et en fin de procédure, seront proposées aux habitants des six communes concernées, sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Pour intéresser et « ne pas lasser » les habitants de Moselle-Est, qui ont déjà connu trois autres concertations publiques, GazelEnergie diversifiera ses méthodes d’information avec des réunions thématiques mais également un site web, des affiches et une exposition en mairie de Saint-Avold. « Ca ne se fait plus comme avant : du temps des charbonnages où ils étaient les grands rois et ils régnaient sur tout, ils ne demandaient rien et ils faisaient« , rappelle à l’AFP René Steiner, le maire de Saint-Avold.  « Aujourd’hui, on est dans la concertation, on est dans le dialogue. On est dans la prise en compte des intérêts des uns et des autres, et la prise en compte des exigences environnementales qu’on nous impose mais qui sont nécessaires. »

Dans un premier temps, l’hydrogène produit à Saint-Avold devrait alimenter l’aciériste allemand Saarstahl Holding Saar (SHS), situé à quelques dizaines de kilomètres de l’autre côté de la frontière. Alors que la plus haute tour de la centrale de Saint-Avold  a été dynamitée dimanche 11 février, les travaux de conversion devraient démarrer en 2025, pour une mise en service attendue en 2027.