En septembre, le groupe français Engie avait annoncé qu’il dépasserait en 2024 le cap de 1 TWh de capacité annuelle de production de biométhane en Europe. C’est chose faite ce 16 avril avec l’acquisition de deux nouvelles unités aux Pays-Bas puisque l’énergéticien français dispose d’une capacité équivalente à 1,1 TWh et compte bien accélérer pour atteindre 10 TWh en 2030.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

En 2023, Engie a affiché un rythme de déploiement d’énergies renouvelables de quasi 4 GW. Un rythme de croissance « élevé » qui devrait permettre à l’entreprise d’atteindre ses objectifs de 80 gigawatts (GW) en 2030. Et pour y parvenir, Engie croit beaucoup au potentiel des gaz renouvelables pour décarboner le mix gazier. L’entreprise vise une production annuelle de 10 TWh en Europe dont 4 en France d’ici la fin de la décennie et va considérablement accélérer son implantation sur le marché européen du biométhane, particulièrement dynamique. En 2022, la production de biométhane en Europe s’élève à 44 TWh, soit 4,2 milliards de m³ selon l’EBA, en hausse de 18 %. 

Le cap des 1 TWh franchi

Après avoir annoncé en septembre l’acquisition du britannique Ixora Energy, un des leaders du marché du biométhane au Royaume-Uni, le groupe poursuit son positionnement sur le marché européen du biométhane avec l’acquisition de deux nouvelles unités aux Pays-Bas. Une première pour le groupe français dans ce pays. « Les gaz renouvelables sont en effet essentiels à la transition énergétique et contribueront fortement à la décarbonation de l’économie européenne » souligne Cécile Prévieu, directrice générale adjointe en charge des activités Infrastructures d’Engie. Les deux unités en injection situées à Hardenberg (province d’Overijssel) et Alkmaar (province de Hollande-Septentrionale) vont agrandir le portefeuille du groupe de 137 GWh supplémentaires. En outre, ces unités sont déjà dimensionnées pour atteindre une capacité de production jusqu’à 150 GWh de capacité annuelle de production pour l’unité d’Hardenberg et 94 GWh pour Alkmaar. Près de 95 % des unités de méthanisation en France sont raccordées aux réseaux d’Engie via ses filiales GRDF et GRTgaz pour une capacité installée de 10,8 TWh, en hausse de 2,6 TWh par rapport à la fin de l’année 2022. Le groupe exploite en France, via sa filiale Engie Bioz, 22 unités de méthanisation pour une puissance installée équivalente à 0,7 TWh.

Le groupe, qui a déjà annoncé sa volonté d’investir 3 milliards d’euros dans le biogaz d’ici à 2030, est désormais présent dans trois pays : la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Il devrait poursuivre son implantations sur d’autres marchés stratégiques dans les mois à venir mais aussi ses investissements dans l’innovation, alors que le groupe vient d’annoncer, via son fonds d’investissement Engie New Ventures, une prise de participation dans la start-up britannique Wase dont la technologie de valorisation énergétique des déchets permettrait « d’accroître de 30 % » la quantité de biogaz.