Hydrogène de France lance la première usine au monde de piles à combustible de forte puissance

Hydrogène de France (HDF Energy) fait également partie des entreprises sélectionnées dans le nouveau Piiec « Hy2Move » centré sur la mobilité annoncé le 28 mai par la Commission européenne. ©Shutterstock

Publié le 31/05/2024

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Hydrogène de France (HDF Energy) a inauguré le 30 mai à Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, la première usine au monde de piles à combustible de forte puissance, dont la production en série doit commencer en 2026.

Par la rédaction, avec AFP

 

Un peu plus d’un an après avoir lancé sa construction, l’usine implantée sur le site d’une ancienne usine Ford s’étend sur 7 000 mètres carrés – 5 000 autres peuvent être bâtis – et inclut neuf lignes d’assemblage. Sa construction a pris 14 mois et a coûté 20 millions d’euros. Elle est désormais pleinement opérationnelle pour commencer sa production avec des piles de 1 5 MW au démarrage. La capacité de production actuelle est de 100 mégawatts (MW) de piles par an et elle doit atteindre 1 GW par an à partir de 2030, détaille l’entreprise fondée en 2012 et cotée en Bourse depuis trois ans.

Des piles de 10 MW disponibles dès 2026

« Je suis convaincu que la production d’hydrogène pour fournir une électricité renouvelable non intermittente est un des segments de marché qui va le plus se développer en Europe d’ici 2050 » indique à Gaz d’aujourd’hui Damien Havard, fondateur et PDG d’HDF Energy. Après avoir finalisé son processus industriel au cours des prochains mois, la société démarrera en 2025 la phase de présérie et la plateforme de tests des piles à combustible, puis entamera en 2026 la production en série des piles à combustible de grand calibre (de 1,5 à 10 MW). Elles serviront à produire de l’électricité pour décarboner le secteur de la mobilité lourde : locomotives de fret à hydrogène – un marché mondial estimé à 100 milliards de dollars – et navires, trop gros pour utiliser des batteries. Des projets sont déjà en cours avec Captrain, filiale de la SNCF, et ABB Marine International. Reliées à des sources d’électricité éolienne ou solaire, elles alimenteront aussi des réseaux électriques en remplacement d’anciennes centrales au charbon ou au fuel. HDF Energy a « une quinzaine de projets dans le monde« , représentant « plus de 5 milliards d’euros d’investissement« , avec des contrats en Guyane, Afrique du Sud, Indonésie, Mexique, aux Philippines et au Cambodge notamment, souligne Damien Havard.

500 emplois à horizon 2030

De 100 emplois directs à Blanquefort, elle compte passer à 500 à partir de 2030 et s’approvisionner à 70 % – en conteneurs, fournitures de câblage et tuyauterie, composants électroniques, etc. – localement et au niveau européen. « Notre ambition est de fournir le marché national sur trois segments : la mobilité ferroviaire, la mobilité maritime et la production d’électricité pour les réseaux. L’activité export représentera 80 % du volume de production » nous précisait Damien Havard en février 2023.

Soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine, HDF Energy a été retenu par la Commission européenne dans le cadre d’un programme commun de financement dédié à l’hydrogène, parmi d’autres secteurs émergents favorisant la sortie des énergies fossiles. Cela se traduira, pour les 11 entreprises bénéficiaires (dont Airbus et BMW), par 1,4 milliard d’euros de financement public fournis par sept pays membres de l’UE – ce qui devrait débloquer 3,3 milliards d’euros supplémentaires d’investissements privés selon la filière.