Le gouvernement renonce à la hausse du prix de l’électricité prévue au 1er août

L’évolution du tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité) prévue initialement par la CRE au 1er août était de + 4,81 % et l’évolution du tarif d’utilisation des réseaux publics de transport d’électricité de + 4,99 %. ©Shutterstock

Publié le 15/07/2024

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Dans un climat politique et social où la question du pouvoir d’achat demeure centrale, le gouvernement a annoncé ce matin qu’il renonçait à appliquer une nouvelle hausse programmée du prix de l’électricité au 1er août. Le gouvernement a recouru comme il en a le droit à son délai de deux mois lui permettant de demander de nouvelles délibérations sur l’évolution des grilles tarifaires des tarifs d’utilisation des réseaux public d’électricité (Turpe 6) pour ne pas appliquer cette nouvelle hausse, alors que la hausse des factures énergétiques demeure un sujet de préoccupation de plus en plus important pour les Français.  

Par Laura Icart, avec AFP

 

 « Je refuse toute augmentation des factures en août. Les consommateurs ont droit à la stabilité et à la visibilité des prix » indique ce matin à la presse le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Une meilleure visibilité pour les Français, c’est aussi ce que réclame Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie et à l’énergie, réélu le 7 juillet député des Français de l’étranger, évoquant « une décision de bon sens et de protection d’une hausse inutile des tarifs pour les consommateurs » et invitant le ministère de l’Énergie et la CRE « à travailler en bonne adéquation pour favoriser une meilleure visibilité des consommateurs et éviter des effets trompe-l’œil inquiétants et néfastes ».  Plus tôt dans la matinée, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait pris acte de « l’intention » du ministre chargé de l’Énergie « de ne pas procéder à la publication » au Journal officiel des délibérations qui faisaient évoluer le tarif comme prévu par le Turpe 6.

Une augmentation de facture d’environ 1 %

Si cette évolution annuelle avait été appliquée au 1er août – soit de l’ordre de + 4,80 % pour le tarif du distributeur Enedis -, la facture de quelque 22 millions de ménages et entreprises au tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté d’environ 1 %, explique la CRE à l’AFP. Une hausse de 4,99 % du tarif d’utilisation des réseaux publics de transport d’électricité au 1er août était également prévue. Une hausse relativement modeste comparée à l’augmentation du « prix repère du gaz » de 11,7 % en juillet. Mais elle serait intervenue dans un contexte politique inflammable, alors que les prix de l’énergie, au plus haut en 2021-22 du fait de la reprise post-covid et de la guerre en Ukraine, ont agité les débats des élections européennes et législatives.  Quant aux abonnés résidentiels ou entreprises en offres de marchés, l’impact sur la facture dépend des conditions de contrat. Mais les fournisseurs restent libres de répercuter l’évolution tarifaire ou non. Le Turpe, une composante comptant pour environ un tiers de la facture, est le tarif qui rémunère les gestionnaires de réseau de transport de l’électricité (RTE) et de distribution (Enedis) pour l’utilisation de leur réseau, depuis le lieu de production du courant jusqu’aux compteurs des ménages et entreprises. Même s’il apparaît sur les factures d’électricité, le Turpe est en réalité payé par les fournisseurs d’électricité à Enedis et RTE.

Temporiser la hausse des factures

Ce sont les délibérations tarifaires de la CRE du 21 janvier 2021 qui ont fixé le niveau du Turpe 6 pour une durée de quatre ans, du 1er août 2021 au 31 juillet 2025. C’est la première fois que le gouvernement renonce ainsi à une hausse programmée du tarif depuis 2021. Il faut dire que la hausse des prix de l’énergie ces dernières années a considérablement impacté le budget des Français, devenant leur deuxième poste de dépense après le logement et malgré la mise en place du bouclier tarifaire. Après avoir annoncé une hausse comprise entre 8,6 % et 9,8 % selon les contrats de la facture d’électricité des Français au 1er février, mais aussi promis une baisse des prix de l’électricité en février 2025, la gouvernement fait donc le choix de temporiser en attendant une nouvelle délibération.