Si la France et l’Europe semblent davantage miser sur l’électricité pour décarboner le secteur des transports, le biogaz véhicule (bioGNV) poursuit sa dynamique sur le Vieux Continent et affiche de belles perspectives de développement, notamment dans le transport lourd de voyageurs et de marchandises où la dynamique est réelle. Mais pour « faire sa part », la filière a besoin de visibilité réglementaire et de davantage de soutien des pouvoirs publics, à l’heure où les investissements à faire préfigurent déjà la mobilité de demain. Nous avons demandé à Erwan Cotard, président de France Mobilité Biogaz, de revenir sur les temps forts de l’année écoulée et de nous dresser les grands chantiers des prochains mois. 

Propos recueillis par Laura Icart

Pourquoi estimez-vous que le bioGNV est en mesure de prendre une vraie place aujourd’hui dans le mix énergétique du transport lourd ?

Le biogaz véhicule, c’est déjà une réalité. Le remplacement du diesel est une priorité. Dans le transport, il représente encore plus de 98 % des véhicules. Il faut être pragmatique et faire avec ce qui existe et ce qui fonctionne aujourd’hui, tant pour les transporteurs que pour les collectivités qui investissent dès à présent dans des solutions de décarbonation. Utiliser du GNV et du bioGNV, c’est faire appel à un carburant mature, fiable et disponible au coût global le plus intéressant. Aujourd’hui, si nous souffrons encore d’un déficit de notoriété et bénéficions de peu de mesures incitatives de la part des pouvoirs publics, nous avons la chance d’avoir la confiance des transporteurs, des collectivités, des chargeurs, avec plus d’un quart des bus français qui roulent au bioGNV, près d’un tiers des camions et des collectivités qui croient au…