Biogaz : Engie et l’Inrae renouvellent leur partenariat

Publié le 08/09/2024

4 min

Publié le 08/09/2024

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Le  5 septembre, l’énergéticien Engie et l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) ont annoncé le renouvellement de leur partenariat. Une collaboration en place depuis plusieurs années qui mutualise les compétences en recherche et innovation des deux entités dans le domaine de la production de biométhane à partir de déchets et résidus agricoles.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Ce nouvel accord cadre signé pour une durée de cinq ans entre Engie et l’Inrae s’étendra jusqu’en 2029 et a pour principal objectif de développer « une filière énergétique viable et durable, dans le cadre de l’agroécologie ». Les deux partenaires, qui collaborent déjà sur de nombreux projets de recherche nationaux et internationaux, notamment via « des contrats de thèses », souhaitent entre autres explorer les sujets liés à « la mobilisation de la biomasse », un sujet au cœur de l’actualité, en France comme en Europe. En  effet, la disponibilité de la biomasse est un sujet récurrent ces dernières années et à juste titre car elle est un élément clé du bouclage : de quelle biomasse parle-t-on ? En aurons-nous assez pour tous les usages ?

Un partage d’expertise « concret »

Pour « favoriser la durabilité de la filière » mais aussi « sa pérennité économique », les deux partenaires travaillent à développer des solutions technologiques « innovantes permettant une réduction des résidus organiques associée à la production d’énergie renouvelable grâce à la méthanisation ». Le projet Metha-Hyn lancé en  mars 2022, financé par l’Agence de la transition écologique et coordonné par le Lab Crigen, qui a pour objectif d’améliorer la productivité des unités de méthanisation (de toute taille) grâce à la bio-méthanation in situ, s’inscrit dans cette dynamique voulue par Engie et l’Inrae. Le projet Metha-Hyn, prévu sur cinq années, est « conçu pour améliorer considérablement la productivité du processus de digestion anaérobie en injectant de l’hydrogène dans le digesteur et en ajoutant du biochar » précise le Crigen, et va tester de multiples procédés. Les premiers résultats obtenus après deux ans de travaux sont qualifiés de « prometteurs » puisqu’ils ont déjà permis une production de biogaz augmentée de 30 % grâce à l’ajout de cette brique technologique. Les coordinateurs du projet estiment qu’il est possible d’atteindre, via une combinaison de procédés, « une augmentation de 40 % de la production, tout en maintenant les coûts d’investissement à un niveau acceptable. »

Plusieurs priorités jusqu’en 2029

Pour ce nouvel accord-cadre qui s’étend jusqu’en 2029, la collaboration entre les deux acteurs est priorisée sur plusieurs problématiques, comme le développement de la valorisation des biodéchets suite à la mise en place de l’obligation de tri obligatoire pour tous depuis le 1er janvier. Un nouveau gisement important, car particulièrement méthanogène et à haute valeur fertilisante. En 2030, les biodéchets constitueront un potentiel énergétique mobilisable « qui pourrait atteindre entre 6 et 9 TWh par an de biométhane » estime GRDF, selon le taux d’engagement au geste de tri et l’allocation au compostage, sur les 50 TWh produits chaque année à cet horizon. Autre potentiel : le développement des cultures intermédiaires à vocation énergétique dans les exploitations françaises. Les Cives présentent de nombreux avantages – couverture du sol, fixation de l’azote, stockage de carbone – et peuvent générer d’importants volumes de biomasse. Leur pourcentage dans les méthaniseurs devraient augmenter, les méthaniseurs nécessitant une gestion équilibrée du cycle cultural. Engie et l’Inrae collaboreront également sur l’évolution de la disponibilité de la ressource agricole compte tenu de l’impact du changement climatique, sur l’optimisation de la production de biométhane et sur le recensement des impacts environnementaux, sociétaux et économiques de la production de biogaz en France.