Coénove prône un mix pluriel pour la décarbonation des bâtiments

En septembre 2024, près de 2 300 installateurs Professionnels du gaz ( PG) étaient engagés dans la démarche de la mention « Gaz Vert », avec une croissance de 200 nouveaux professionnels mentionnés chaque mois indique ce 2 octobre Coénove. ©Shutterstock

Publié le 04/10/2024

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L’association Coénove qui rassemble les acteurs de l’efficacité énergétique dans le bâtiment – énergéticiens, industriels et professionnels – a fêté ses 10 ans lors du salon Interclima. Une décennie au cours de laquelle l’innovation, le développement des gaz renouvelables et le savoir-faire industriel made in France ont contribué « à inscrire durablement les solutions gaz pour atteindre la neutralité carbone dans le bâtiment » ont rappelé les acteurs de la filière.  

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Une décennie d’actions « au service de la complémentarité des énergies et de l’efficacité énergétique dans le bâtiment » souligne le 2 octobre le président de Coénove Jean-Charles Colas-Roy, durant laquelle les priorités et le contexte ont évolué mais une « constante demeure » selon lui : « la nécessité de soutenir un mix énergétique équilibré pour le bâtiment et pour la France » de manière générale. En 2022, l’association a lancé la mention « Gaz vert », une étiquette destinée aux professionnels des équipements pour leur permettre de faire de la pédagogie auprès de leurs clients.

Miser sur la complémentarité des solutions 

Le chemin parcouru, l’ancien président de Coénove Bernard Aulagne le mesure également, même s’il reconnaît volontiers que « dans une France très électrique, le gaz même renouvelable doit toujours prouver sa légitimité ». Un avis partagé par Jean-Charles Colas-Roy qui rappelle, « face aux défis énergétiques qui se profilent » la nécéssité que le nouveau gouvernement « prenne en compte l’importance d’un mix énergétique pluriel et diversifié ». L’association, qui rassemble les principaux industriels fabricants franco-européens, les organisations professionnelles, les énergéticiens mais aussi les usagers à travers l’Union sociale pour l’habitat et qui compte également un comité scientifique, rappelle que la décarbonation du bâtiment ne sera pas « mono-énergie » et que les solutions gaz répondent à « des enjeux de pouvoir d’achat et de souveraineté énergétique » mais aussi « de souveraineté industrielle » insiste le président de Coénove,  soulignant que les chaudières à gaz « sont majoritairement produites en France et en Europe, tandis que la majorité des composants des pompes à chaleurs proviennent d’Asie « .

400 000 mentions « Gaz vert » délivrées

En 2022, Coénove lançait déjà sur le salon Interclima la mention « Gaz vert », une initiative visant à promouvoir le gaz renouvelable à travers une étiquette « Compatible gaz vert ». Une initiative de « pédagogie et de transparence » soulignait à l’époque Coénove alors que les gaz verts ou renouvelables sont encore majoritairement peu connus des Français. Depuis, près de 400 000 équipements ont été labellisés et le champ s’est élargi. Désormais, ce sont aussi des promoteurs immobiliers, des villes, des territoires et mêmes des événements qui peuvent obtenir cette mention. Autre mention développée par l’association : celle « d’acteurs engagés gaz vert » répondant à cette même logique de pédagogie. Ils seraient près de 2 300 installateurs professionnels du gaz à s’être engagés dans la démarche. « Nous avons travaillé de concert avec plusieurs acteurs de la filière [la Capeb, le Synasav, la Fédération française du bâtiment, NDLR] et notamment les professionnels de l’efficacité énergétique pour rendre davantage visible la place des gaz renouvelables dans le bâtiment » souligne Jean-Charles Colas-Roy.

Optimisation et flexibilité 

« Ne nous trompons pas de combat : ce n’est pas l’appareil qu’il faut bannir mais le gaz qu’il faut verdir ! » soulignait en mai 2023 Jean-Charles Colas-Roy alors que le gouvernement envisageait une interdiction de la chaudière. Pour l’industrie gazière, il faut au contraire accélérer la conversion des anciennes chaudières vers des chaudières THPE (« Très haute performance énergétique ») et soutenir davantage l’hybridation des systèmes. « Il faut avant tout consommer moins et consommer mieux » rappelle Laurence Poiriet-Diez, directrice générale de GRDF. En France, en 2023, sur les 10 millions de clients chauffés au gaz, seulement 49 % sont équipés d’une chaudière THPE qui permet de réduire de 30 % les consommations et les émissions de gaz à effet de serre. Coénove rappelle également que l’hybridation des systèmes « permet de bien dimensionner les projets, de consommer de manière optimale et d’optimiser la dépense publique en favorisant le pouvoir d’achat des ménages » indiquait Jean-Charles Colas-Roy la semaine dernière au congrès national de l’Union sociale pour l’habitat. « Le déploiement accéléré des systèmes hybrides gaz permet de diminuer le besoin d’électricité lors des pointes de froid et de réduire les consommations de gaz de 6 TWh d’ici 2030 » indique le scénario « Perspectives gaz 2024 » présenté par les gestionnaires de réseaux français à la mi-septembre, eux qui souhaitaient également rappeler la flexibilité apportée par les solutions gaz au système énergétique français.