Le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) et Veolia ont inauguré le 30 octobre la plus importante unité française de production de biométhane issu de l’assainissement des eaux usées à Valenton (Val-de-Marne). En 2025, cette unité d’une puissance installée de 45 GWh par an permettra d’alimenter l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 10 000 foyers. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Après deux ans de travaux, le Siaap et Veolia ont inauguré en grande pompe la plus importante unité de production de biométhane de France sur le site de la plus grande usine de traitement des eaux usées en Europe. Le tout injecté sur le réseau du principal distributeur de gaz en France. “La valorisation des ressources est un enjeu clé de l’assainissement aujourd’hui. Faire de nos usines des pôles de production d’énergies durables et bénéfiques pour le territoire et l’environnement fait partie de notre mission » a déclaré le président du Siaap, François-Marie Didier.

Une première dans le Val-de-Marne

C’est une première dans le Val-de-Marne qui ne comptait aucune unité de production de biométhane injectant dans les réseaux gaziers sur les 46 que compte la région Île-de-France. L’unité, qui entrera en service en 2025, est située sur le site de Valenton qui traite les eaux usées d’une grande partie du bassin de l’est et du sud-est parisien, soit l’équivalent de 2,2 millions d’habitants et près de 600 000 m³ d’eaux usées traitées chaque jour. L’unité de production de biométhane d’une puissance installée de 45 GWh par an permettra « d’éviter 9 000 tonnes équivalent CO₂ par an » indique Veolia.

Une technologie éprouvée

Veolia exploite une vingtaine d’unités de production de biométhane issu de l’assainissement en France sur les 48 actuellement en service sur le territoire. « Véritable prouesse technologique, selon le groupe français, cette unité est la première en France à atteindre une telle capacité de traitement, avec une capacité maximale d’injection de 1 300 Nm³ par heure de biométhane, soit une puissance installée de l’unité de 11,5 MW ». « Ce site présente de nombreuses spécificités » indique à Gaz d’aujourd’hui Marie Le Bihan, directrice adjointe des réalisations chez OTV, filiale de Veolia spécialisée dans la construction d’usines de traitement des eaux et des boues et valorisant le biogaz. Comme l’ensemble des sites de traitement des eaux usées exploités par Veolia, il est équipé d’une solution Biothane, une marque leader dans le domaine des solutions de traitement anaérobie des eaux usées industrielles et du biogaz. « Notre site est équipé d’un gazomètre qui permet de stocker le CO₂ et de répondre à l’ensemble des besoins du site y compris les opérations de maintenance » souligne Marie Le Bihan. Une autonomie qui pourrait permettre au Siaap de développer plus tard des solutions de valorisation du CO_2. Autre spécificité une technologie modulaire : une version « plug and play » qui permet de moduler les débits avec deux lignes de traitement, une pouvant aller jusqu’à 1000 Nm³ par heure et l’autre jusqu’à 1 000 Nm³ par heure. Troisième spécificité : une  solution numérique Hubgrade qui « optimise l’ensemble du système », notamment la gestion des flux de biogaz et le fonctionnement de la ligne d’épuration.