La Fédération des entreprises du recyclage (Federec) et GRTgaz ont annoncé le 13 novembre un partenariat pour développer la pyrogazéification des combustibles solides de récupération (CSR) et leur valorisation en gaz renouvelable et bas carbone. Un partenariat stratégique pour accélérer le développement d’un technologie jugée prometteuse mais qui attend davantage de soutien des pouvoirs publics.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Autre voie de valorisation des combustibles solides de récupération (CSR), la pyrogazéficiation, qui convertit les déchets solides en gaz renouvelables, injectables dans les réseaux, se développe en France. Elle permet de traiter des refus de tris non recyclables, aussi appelés CSR, des déchets résiduels secs non fermentescibles souvent destinés à l’enfouissement ou l’incinération. La pyrogazéification de CSR pourrait contribuer, suivant les scenarii, « jusqu’à près de 30 % du mix énergétique gazier en 2050 », indique l’Ademe dans son rapport « Transition(s) 2050 ». À horizon 2030, « ce sont 36 TWh d’énergie thermique et de biogaz qui pourraient être produits à partir de déchets non recyclables, soit l’équivalent de 8 % de la consommation de gaz naturel en France en 2021 » indiquait fin 2023 la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l’environnement (Fnade). « La production d’énergie issue des déchets non recyclables est une solution qui est à portée de main pour substituer des énergies fossiles importées par de l’énergie bas carbone produite à partir des ressources de nos territoires » rappelait la fédération.

Des débouchés industriels « limités » pour les CSR

Les débouchés industriels pour les CSR « restent aujourd’hui limités » indique la Federec qui souligne qu’en 2023, les entreprises du secteur industriel «  n’ont pu produire que 510 000 tonnes de CSR, soit seulement 20 % des capacités françaises installées » faute de débouchés. La pyrogazéification constitue une voie intéressante de valorisation  à offrir aux producteurs de déchets estime la Federec qui va mener avec GRTgaz des travaux visant à montrer la pertinence technico-économique de cette technologie. Elle représente aussi une manne d’emplois porteuse sur nos territoires, avec la création à horizon 2050 de près de 10 000 emplois, entraînant dans son sillage un réseau de jeunes entreprises innovantes et de PME qui viennent prêter main forte aux grands acteurs du monde des déchets.

La pyrogazéification, solution de proximité

La filière pyrogazéification est « en voie d’industrialisation » déclaraient il y a plusieurs mois les acteurs de la filière qui attendent toujours impatiemment l’appel à projets promis depuis l’année dernière par les services de l’État et qui doit permettre de soutenir les premières unités commerciales de production de biométhane. Deux ans après ses débuts, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par le contrat stratégique de filière « nouveaux systèmes énergétiques » a permis d’identifier 49 projets à différents stades de maturité pour une capacité de production de 4,1 TWh par an, soit la valorisation d’environ 1,3 million de tonnes de déchets. C’est une « vraie solution de proximité pour les collectivités pour traiter leurs déchets et les valoriser au plus près des gisements » rappelle Madeleine Lafon, déléguée générale de France gaz. L’avantage de la pyrogazéification est qu’elle peut absorber une grande quantité d’intrants secs « difficilement valorisables » comme les résidus de bois, bois non dangereux de démolition (portes, fenêtres, vieux meubles, panneaux d’industrie, etc.) et les combustibles solides de récupération (CSR)  avec des capacités de traitement importantes.