France gaz réclame une meilleure reconnaissance de la pluralité du mix énergétique français

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Publié le 01/12/2024

4 min

Publié le 01/12/2024

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Dans une tribune publiée le 29 novembre, le syndicat professionnel France gaz, représentant de l’industrie gazière en France, s’alarme de la place donnée à la filière des gaz renouvelables, estimant que le pouvoir public et politique focalise essentiellement le débat énergétique sur l’électricité. En plein débat budgétaire, le syndicat regrette notamment que le Parlement comme le gouvernement n’aient pas cru bon d’inscrire une fiscalité différenciée pour les clients qui font le choix du biométhane, « un gaz vert et produit en France par des emplois non délocalisables, plutôt que fossile et importé ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Entre les débats budgétaires au Parlement et la mise en consultation des projets de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de stratégie nationale bas carbone (SNBC), la vision et les grands objectifs énergétiques et climatiques de la France sont au cœur du débat public. Dans ce débat, la question de la place accordée aux gaz renouvelables et au verdissement de l’industrie gazière n’est pas toujours, selon le syndicat France gaz, reconnue « à hauteur de son potentiel et des services rendus aux territoires ». Dans une tribune publiée vendredi sur Linkedin, l’association regrette le prisme « trop électrique » du débat public minimisant l’importance d’un mix énergétique pluriel « gage de souveraineté » alors même « que seul un peu plus de 50 % du mix énergétique de demain sera électrique ».

Allier sans opposer, construire sans détruire

Le gaz vert n’est pas une « énergie d’appoint » souligne France gaz dans sa tribune, en écho avec les mots exprimés par son président Frédéric Martin à la mi-novembre dans Gaz d’aujourd’hui : « Le gaz renouvelable n’est pas une énergie de transition, c’est une brique à part entière d’un futur système énergétique décarboné et soutenable pour les Français. » Le syndicat estime que l’examen du projet de loi de finances pour 2025 « a, une fois de plus, illustré l’impasse dans laquelle la réflexion publique, cornérisée par un électro-centrisme débridé de manière malsaine, se situe, en assumant notamment le choix de faire payer aux consommateurs de gaz une hausse supplémentaire du tarif normal d’accises ». Une augmentation qui ne serait toutefois plus d’actualité puisque le Sénat a accepté ce 1er décembre à la demande du gouvernement de revenir sur la hausse sur le gaz prévu à l’article 7 du projet de loi de finances que le Sénat avait adopté en début de semaine dernière. La hausse de l’accise sur le gaz constituait « un non-sens » pour France gaz si celle-ci n’était pas assortie d’une fiscalité différenciée pour les clients faisant le choix du biométhane.

Des atouts « indéniables » selon France gaz

« Les contraintes budgétaires qui sont les nôtres sont celles de toute la nation. L’industrie gazière en prend sa part mais appelle à faire preuve de distinction. Les économies du présent ne doivent pas oblitérer l’avenir ! » écrit France gaz, rappelant au passage que l’industrie gazière qui représente 230 000 salariés pourrait « créer jusqu’à 170 000 emplois supplémentaires d’ici 2050 » dans un écosystème davantage décarboné et plus souverain. Le syndicat regrette par exemple que la PPE ne reconnaisse pas le potentiel de la pyrogazéification, de la gazéification hydrothermale ou encore du power-to-methane qui seront autant de moyens pour massifier la production de gaz renouvelables en France mais aussi de traiter des typologies de déchets non valorisés aujourd’hui. Si la méthanisation est désormais installée dans le paysage énergétique français – plus de 10 TWh de biométhane dont plus de 85 % d’origine agricole ont été injectés depuis le 1er janvier dans les réseaux français -, toutes les technologies «  ont un rôle à jouer » estime le syndicat, surtout quand elles reposent sur un écosystème industriel français et européen avec à la clé plus de souveraineté, d’attractivité et d’emplois.

« La France est une puissance gazière qui s’ignore. Et pour encore combien de temps ? » s’interroge France gaz qui réclame une vision plus « conforme à la diversité de notre pays et à la réalité physique et économique ».