Valorisation énergétique des déchets : Suez remporte le contrat de Toulouse

Mis en service en 1969, le plus vieil incinérateur de France, situé dans le quartier valorise chaque année près de 475.000 tonnes de déchets en énergie (électricité, chaleur à partir de ces deux UVE. ©Shutterstock

Publié le 05/12/2024

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Suez a annoncé le 4 décembre avoir remporté, avec la Banque des territoires, le contrat de concession pour l’incinération et la valorisation des déchets de Toulouse et ses environs. Au total, ce sont les déchets résiduels de plus d’un million d’habitants du territoire qui seront valorisés sous forme d’énergie thermique et électrique.

Par la rédaction, avec AFP

 

Le syndicat mixte Decoset composé de huit établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), dont Toulouse Métropole couvre 154 communes, soit plus de 1 million d’administrés, a confié à Suez et à la Banque des territoires le contrat de concession des deux unités de valorisation énergétique des déchets de l’aire toulousaine pour une durée de 20 ans. Un contrat de 1,4 milliard d’euros, le « plus gros contrat » de l’histoire du groupe en termes de chiffre d’affaires, a précisé la direction à l’AFP.

Le plus gros marché de France

Le contrat prévoit la modernisation de l’unité de valorisation énergétique (UVE) de Bessières, la reconstruction d’une nouvelle usine à Toulouse et l’exploitation de ces deux UVE pour une durée de 20 ans. Les deux sites industriels « valorisent, sous forme d’énergie, les déchets résiduels de plus d’un million d’habitants du territoire ».  Sur les deux UVE, les équipements et leur mode d’exploitation permettront de maximiser la production d’énergie, en délivrant plus de 220 GWh par an d’électricité et plus 360 GWh par an de chaleur. La future usine de Toulouse « couvrira près de 80 % des besoins des réseaux de chaleur urbains de la ville – représentant plus de 60 MW, avec une continuité de service et la fourniture d’énergie garantie », a ajouté Suez. « Notre projet va permettre d’accélérer les transitions énergétique et écologique du territoire, tout en l’inscrivant durablement dans le cercle vertueux de l’économie circulaire. Il prévoit la construction d’une nouvelle UVE à l’architecture emblématique qui a vocation à devenir une référence européenne en matière de performance et d’environnement » s’est réjouie Sabrina Soussan, présidente directrice générale de Suez.

Une nouvelle usine « quasi invisible des riverains »

Le premier incinérateur implanté à Bessières, au nord de Toulouse, traite 196 000 tonnes par an et le second, l’incinérateur de Toulouse, situé au Mirail, traite environ 290 000 tonnes. À noter que ces deux structures gèrent les déchets l’agglomération de l’Aude mais aussi des Hautes-Pyrénées. Concernant l’incinérateur existant de Toulouse-Mirail, désigné par le passé comme le plus polluant de France par l’ONG Zero Waste, Suez assurera sa reprise « dès le 1er janvier 2025 (…) en appliquant ses plus hauts standards d’exploitation et poursuivra ses études pour la construction d’un nouvel équipement » destiné à remplacer l’existant, en fin de vie. « Ce nouvel outil industriel, dont les travaux démarreront courant 2026 pour une mise en service prévue en 2031, sera une référence européenne en matière d’environnement et de performance », promet Suez. Le groupe indique avoir pris « des engagements forts pour une maîtrise maximale des émissions, des poussières, des odeurs, du bruit et de la pollution lumineuse ». Decoset, syndicat mixte des déchets pour le nord de la Haute-Garonne, « a porté une attention particulière à la performance environnementale des installations, à leur intégration urbaine et aux moyens de contrôle » du syndicat, a déclaré Vincent Terrail-Novès, président du syndicat mixte, cité dans le communiqué.