Renouvelables : « Il n’y a pas de pause qui s’impose ! » pour les parlementaires du groupe EPR

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Publié le 26/01/2025

4 min

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Dans une tribune publiée le 25 janvier sur le site de La Tribune, une soixantaine de parlementaires du groupe Ensemble pour la république (EPR) réaffirment leur soutien à un mix énergétique Français « souverain, pluriel et fiable » et demandent une nouvelle fois ne pas opposer renouvelables et nucléaire. La France  a besoin des deux, affirment-ils. 

Par Laura Icart

 

À « la pause qui s’impose [sur les énergies renouvelables, NDLR] » réclamée il y a deux semaines dans Le Point par 80 parlementaires Les Républicains, les députés du groupe EPR ont choisi « d’imposer la raison ». « La défossilisation progressive de nos usages n’est pas une nécessité, c’est un impératif écologique et économique » écrivent-ils, estimant que la  situation actuelle impose justement de s’appuyer à la fois sur le nucléaire et sur les énergies renouvelables pour assurer notre souveraineté énergétique mais aussi économique.

 

Le devoir de souveraineté

« Notre pays ne peut pas continuer à dépendre massivement des importations d’énergies fossiles extra-européennes et doit s’appuyer sur le nucléaire comme sur les renouvelables » soulignent-ils, revenant sur les conséquences d’une crise qui a lourdement impacté la balance commerciale de la France mais aussi la facture énergétique des Français. Pour développer les énergies renouvelables et renforcer notre souveraineté « il n’y a pas de pause qui s’impose ! » écrivent les députés EPR.

 

« Additionner les solutions »

« Quels que soient les scénarios évoqués, nous ne pouvons présager de ce que sera l’avenir, la responsabilité nous impose en matière énergétique de ne pas opposer les solutions entre elles. La science toujours plutôt que le dogme et la caricature » indiquent-ils, alors qu’il y a une semaine dans Le Point des élus Les Républicains demandaient au gouvernement un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables. « Il ny aura pas de solutions uniques et nous avons dans ce pays l’opportunité de nous appuyer à la fois sur l’énergie nucléaire et à la fois sur les énergies renouvelables électriques et thermiques » clament une soixantaine de députés parmi lesquels Roland Lescure, Olga Givernet, David Amiel ou Thomas Cazenave.  « La pluralité de notre mix énergétique, c’est une condition de notre résilience économique et énergétique » indique à Gaz d’aujourd’hui le député du Rhône et président du Conseil supérieur de l’énergie, Jean-Luc Fugit, à l’initiative de cette tribune. « Il faut avoir une vision de long terme qui donne un cap aux filières énergétiques et à notre industrie. Opposer les énergies entre elles n’a aucun sens ! »

 

Construire une industrie des renouvelables en Europe

« La soutenabilité de notre système énergétique dépendra plutôt de notre capacité à construire et pérenniser une industrie des renouvelables française et européenne et à lui donner les gages structurels pour un déploiement massif qu’à une pause qui aurait pour principale conséquence, au-delà des enjeux environnementaux et climatiques, à encore accentuer le retard que nous avons pris pour développer une industrie décarbonée souveraine et compétitive ”. Car si la France a produit 148 TWh d’électricité renouvelable en 2024, un record de production électrique pour les énergies renouvelables, indiquait vendredi le baromètre annuel Observ’ER, et si l’énergie solaire dépasse le charbon pour la première fois dans la production d’électricité de l’UE en 2024 selon Ember, portant la part des renouvelables dans la production électrique à 47 %, le défi de l’industrialisation des filières énergétiques reste de taille avec des productions de composantes qui se trouvent, à l’exception de certaines filières comme celle des gaz renouvelables, en dehors de la France et de l’Europe, et principalement en Asie. 

 

« À une vision court-termiste qui préférerait freiner l’électrification plutôt que de bénéficier des apports des renouvelables, complémentaires au nucléaire, nous opposons une véritable ambition énergétique de sortie des énergies fossiles en additionnant toutes les solutions » concluent les députés EPR dans leur tribune.