Les énergies renouvelables, meilleures alliées d’une économie résiliente et équitable

Publié le 21/04/2020

5 min

Publié le 21/04/2020

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L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a publié hier un rapport intitulé « Perspectives mondiales pour les énergies renouvelables : transformation énergétique pour 2050 » dans lequel elle montre que la décarbonisation du système énergétique est capable de contribuer au plan de relance à court terme, tout en créant des économies et des sociétés résilientes et inclusives.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

« La dure tâche des gouvernements consiste à maîtriser l’urgence sanitaire tout en introduisant des mesures de relance et stimuli de grande envergure. La crise a mis en évidence les profondes vulnérabilités du système actuel. Les perspectives de l’Irena montrent les voies à suivre pour construire des économies plus durables, équitables et résilientes, en alignant les efforts de récupération à court terme sur les objectifs à moyen et long terme de l’accord de Paris et du programme de développement durable des Nations unies » a déclaré le directeur général de l’Irena, Francesco La Camera. L’Irena estime que la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 que nous traversons actuellement et qui engendre déjà une crise sociale et économique est l’occasion pour les États d’intégrer dès maintenant dans leurs plans de relance la nécessité de construire une monde plus résilient et plus durable. Un monde qui passe selon l’Irena par un développement accru du potentiel des EnR et des mesures d’efficacité énergétique qui pourraient permettre de réduire les émissions mondiales de CO₂ d’au moins 70 % à l’horizon 2050. Pour cela, l’agence s’appuie dans son « scénario énergétique transformateur » qui décrit selon  l’IRENA « une voie ambitieuse, mais réaliste, basée sur l’accroissement à grande échelle des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique avec la promptitude requise pour pouvoir réaliser les objectifs climatiques, sur différentes solutions technologiques comme l’hydrogène et les carburants synthétiques, l’électrification directe, les biocarburants avancés et la gestion du carbone mais aussi sur « des modèles commerciaux innovants, des changements structurels et l’adaptation comportementale ».

Des bienfaits sociaux économiques incontestables

Dans son rapport, l’Irena stipule que le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique constituent une voie pour atteindre les objectifs climatiques internationaux et peut être « un stimulant » pour générer de la croissance économique, créer des millions d’emplois et améliorer le bien-être de la population à l’horizon 2050. La condition sine qua non étant que cette transition énergétique soit menée « dans le cadre de politiques globales destinées à promouvoir une décarbonisation transformative des sociétés ». L’Irena évoque à cette échéance 42 millions d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables (environ 10 millions aujourd’hui), 21 millions dans le domaine de l’efficacité énergétique et 15 millions dans celui de la flexibilité du système. Une offre d’emplois nouvelle qui « compenserait nettement » les pertes dans le domaine des combustibles fossiles. Le bien-être des populations s’améliorerait plus rapidement et dans une plus large mesure avec « un indicateur de bien-être supérieur de 13,5 % » dans le cas du scénario énergétique transformateur d’ici 2050. Un écart principalement dû à la baisse de la pollution atmosphérique, qui se traduirait par une meilleure santé dans toutes les régions du monde. Une pollution qui est responsable aujourd’hui du décès prématurés de près 7 millions de personne dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tracer la route d’un monde plus sobre en carbone

Les perspectives de l’Irena indiquent que les investissements sobres en carbone « seraient largement rentabilisés, dans la mesure où les économies réalisées seraient huit fois plus élevées que les coûts, si l’on tient compte des effets externes en matière sanitaire et environnementale ». La rapport indique qu’une stratégie de décarbonisation approfondie pourrait requérir un investissement énergétique total de l’ordre de 130 000 milliards de dollars. Le scénario énergétique transformateur propose une feuille de route sans danger pour le climat, suffisante pour maintenir le réchauffement climatique de ce siècle « nettement en dessous de 2 ºC », en ligne avec l’objectif de l’accord de Paris. Un scénario qui pourrait également « contribuer à orienter les actualisations continues des engagements nationaux en matière de climat, qui pourraient se voir renforcés par des objectifs améliorés en matière d’énergies renouvelables ». Ces perspectives de transformation du système énergétique annoncent également pour le milieu du siècle une hausse supplémentaire du PIB de 2,4 % par rapport à ce que permettraient les plans actuels. Le gain cumulé d’ici 2050 s’élèverait à 98 000 milliards de dollars, soit un total qui dépasse largement les investissements supplémentaires nécessaires à la transformation du système énergétique.

Renforcer les ambitions régionales

Les perspectives de l’Irena passe également au crible 10 régions du monde et a examiné les voies de la transition énergétique et socio-économiques. Le premier constat, assez évident, c’est qu’elles ne sont pas toutes au même niveau de développement. Cependant si le rapport note que même si ces régions empruntent  des voies différentes, toutes devraient connaître une augmentation significative de la part d’utilisation des énergies renouvelables, qui « pourrait atteindre entre 70 et 80 % du bouquet énergétique total de l’Asie du Sud-Est, de l’Amérique latine, de l’Union européenne et de l’Afrique subsaharienne d’ici 2050 ». L’IRENA note également que « l’électrification d’utilisations finales comme le chauffage et les transports augmenterait partout, jusqu’à dépasser 50 % en Asie de l’Est, en Amérique du Nord et dans une grande partie de l’Europe ».

 

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