Teréga investit dans une technologie de méthanation issue de la recherche publique toulousaine

Vue d’ensemble du pilote du laboratoire et zoom sur le réacteur avec la bobine d’injection et système de refroidissement

Publié le 06/01/2021

4 min

Publié le 06/01/2021

Temps de lecture : 4 min 4 min

Teréga, l’un des principaux gestionnaires d’infrastructures de transport et de stockage de gaz en France, a annoncé le 16 décembre la signature d’un partenariat avec Toulouse Tech Transfer (TTT) pour le développement d’un nouveau procédé innovant de méthanation, Méthamag, basé sur l’induction magnétique. Un nouvel investissement qui vient renforcer la volonté de l’entreprise d’être un acteur majeur pour accélérer le potentiel des gaz renouvelables dans notre pays.  

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui  

 

Depuis plusieurs mois, Teréga multiplie les investissements dans des technologies innovantes, que ce soit avec sa prise de participation dans la start-up française Dual Métha en juin dernier, ou plus récemment dans le groupe puydômois Chadasaygas et sa filiale Méthajoule. En décembre, elle s’est donc associée avec avec Toulouse Tech Transfer (TTT) pour le développement en « co-maturation » d’une technologie innovante de méthanation issue du laboratoire de physique et chimie des nano-objets (LPCNO, Insa Toulouse, CNRS et université Toulouse III, Paul Sabatier). Baptisée Méthamag, elle doit permettre de répondre selon le communiqué de Teréga « aux enjeux de stockage des sources renouvelables d’énergie tout en affichant des rendements énergétiques bien supérieurs aux autres systèmes ». Construire des solutions innovantes « pour bâtir les modèles énergétiques de demain », c’est l’ambition affichée par Teréga qui souhaite s’appuyer sur sur le réseau Satt qui fédère les sociétés d’accélération du transfert de technologies dont la principale mission est de simplifier et professionnaliser le transfert des innovations issues de la recherche académique française vers les entreprises, pour enrichir sa stratégie partenariale d’innovation.

La recherche publique toulousaine à l’honneur

Ce nouveau partenariat avec le LPCNO et le TTT vise à développer une technologie de production de méthane par hyperthermie magnétique, qui permettra d’accroître les capacités d’injection des sites de méthanisation et de développer la filière du power-to-gas. Nous le savons déjà, les stockages ont un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, alors que la production d’énergie renouvelable est amenée à se multiplier dans notre pays. La méthanation, une des voies de production d’un méthane de synthèse, en sera une pièce maîtresse, à l’image de nombreux projets qui se développent en France comme Méthycentre piloté par Storengy. La technologie Méthamag, issue de plusieurs années de recherche au sein du LPCNO, consiste à « utiliser l’induction magnétique pour activer une réaction catalytique, ici la méthanation, ce qui permet d’une part de pouvoir démarrer quasi instantanément la réaction et donc d’être adapté à l’intermittence et d’autre part de ne chauffer que le catalyseur et donc d’être efficace sur le plan énergétique » explique Bruno Chaudret, chercheur CNRS et directeur du LPCNO. « Une technologie de pointe fournissant une solution séduisante de stockage des énergies intermittentes » souligne de son côté Pierre Dufresne, président de Toulouse Tech Transfer.

Tracer une voie pour les  énergies de demain

Cette technologie assure la conversion du CO2 en CH4 par hydrogénation, permettant ainsi « le déploiement de solutions power-to-gas basées à 100 % sur le stockage de sources renouvelables d’énergies » indique le communiqué. Fruit de deux décennies de travaux et de recherche menées par l’équipe nanostructures et chimie organométallique du LPCNO, Méthamag, qui utilise à la fois les propriétés physiques et les propriétés chimiques d’une même nanoparticule magnétique, doit permettre d’accélérer le déploiement des sources renouvelables d’énergie grâce au stockage, sous forme de méthane, dans le réseau actuel de gaz. Plus concrètement ? « Après dépôt d’une couche de catalyseur en surface, des nanoparticules ferromagnétiques à base de fer sont capables de chauffer considérablement en présence d’induction magnétique. Elles peuvent donc être utilisées comme catalyseurs pour toute une série de réactions d’importance industrielle dont l’hydrogénation du CO2 en méthane ». Sur le terrain, cela signifie que cette technologie permettra d’alimenter des unités de méthanisation par des productions électriques intermittentes et d’enrichir du biogaz en méthane injectable dans les réseaux gaziers permettant une valorisation maximale du biométhane produit.

 

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