L’Agence fédérale de l’environnement (UBA) a publié la semaine dernière des données préliminaires pour les émissions  de gaz à effet de serre (GES) de l’Allemagne en 2020. Elles ont diminué de 8,7 % l’année dernière, permettant à l’Allemagne d’atteindre son objectif de réduire objectif de réduire au moins de 40 % ses émissions de GES en 2020 par rapport à l’année de référence 1990. Premier objectif atteint pour l’Allemagne, principalement dû à la crise pandémique et à un recours au gaz et aux énergie renouvelables pour la production d’électricité, qui ont largement fait baisser le poids des émissions de GES dans le secteur énergétique.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

En Allemagne, les émissions de GES ont donc diminué de 8,7 % en 2020 pour atteindre 739 millions de tonnes équivalent CO₂ et de plus de 40,8 % depuis 1990. Si l’objectif des 40 % pour l’année 2020 est donc atteint, le pays doit encore réduire de 55 % ses émissions d’ici à 2030. Dans le détail, les émissions de CO₂ ont diminué de 9,4 % (- 67 millions de tonnes), celles de méthane de 2,1 %, celles de protoxyde d’azote de 3 %  et celles de gaz à effet de serre fluorés de 9 %. À noter que l’Allemagne reste cependant le principal pays émetteur de GES de l’Union européenne avec quasi un quart (22,5 %) des émissions totales produites.

• Une baisse de 14,5 % pour la production d’énergie

La réduction la plus importante des émissions de GES a eu lieu dans le secteur de l’énergie : les émissions du secteur de l’électricité ont diminué de 14,5 % pour atteindre 221 MtCO2CO₂eq, ce qui est bien inférieur au volume d’émissions de 280 millions de tonnes par an autorisé par la loi fédérale sur la protection du climat. La majeure partie de la réduction (95 %) est due à la baisse des émissions des centrales électriques au charbon et au lignite, malgré la mise en service de la centrale au charbon Datteln 4. La production d’électricité à partir du charbon a souffert de la concurrence du gaz et des énergies renouvelables qui couvrent 45 % de la consommation brute d’électricité en 2020.

et de 11,5 % dans le secteur des transports

Les émissions du secteur des transports ont diminué de 11,4 % pour atteindre 146 MtCO₂eq, soit un niveau inférieur à leur volume d’émission annuel de 150 MtCO₂eq. La majeure partie de cette baisse est liée aux mesures de confinement visant à lutter contre la pandémie de Covid-19 et dans une moindre mesure aux nouvelles immatriculations de voitures électriques et à une proportion plus élevée utilisation de biocarburants. La crise pandémique a également considérablement réduit le trafic aérien intérieur ce qui résulte une baisse d’émissions de l’ordre de 60% mais également fait reculer les émissions de l’industrie de 4,6 % pour atteindre 178 MtCO₂eq.

Les émissions du secteur du bâtiment ont diminué de 2,8 % pour atteindre 120 MtCO₂eq, en raison d’une moindre consommation de combustibles dans le terciaire, les échanges et les services, tandis que les émissions des ménages ont légèrement augmenté. Le secteur agricole a émis 66 MtCO₂eq (- 2,2 %) et le secteur des déchets 9 MtCO₂eq (- 3,8 %).

Si les émissions de GES baissent de manière régulière et progressive dans le secteur de la production d’énergie depuis plusieurs années, la dynamique est loin d’être évidente dans le secteur des transports et pour améliorer l’efficacité énergétique du secteur du bâtiment. Même si le confinement a entraîné de facto une baisse également dans ces secteurs en 2020, l’efficacité énergétique, entendons la baisse de l’intensité énergétique, reste l’une des clés de la transition énergétique en Allemagne, comme dans le monde d’ailleurs où elle peine à s’améliorer.