Débat : Le Pen accusée d’être « climato-sceptique », Macron « climato-hypocrite »

Publié le 20/04/2022

3 min

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Lors du débat de l’entre-deux-tours, mercredi 20 avril, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont affiché leurs divergences sur l’écologie, la première accusant le second d’être « climato-hypocrite » tandis qu’elle était traitée de « climato-sceptique », sur fond de débat musclé sur le programme énergétique des deux candidats où il a été surtout été question de nucléaire et d’éolien.

Par la rédaction, avec AFP

 

« Votre projet est très transparent, vous êtes climato-sceptique« , a déclaré le président candidat en s’adressant à son adversaire du RN au cours du débat avant le second tour. « Je ne suis pas climato-sceptique en aucun cas, mais vous, vous êtes un peu climato-hypocrite (…). Vous êtes le pire de l’écologie punitive » qui est « d’une grande violence pour les classes moyennes et modestes« , a-t-elle répondu, évoquant notamment la question des zones à faibles émissions mobilités qui vont être déployées dans toutes les agglomérations métropolitaines de plus 150 000 habitants d’ici le 31 décembre 2024, conformément aux nouvelles prérogatives de la loi climat et résilience.

Éolien et nucléaire occupent le débat

Marine Le Pen s’est déclarée favorable à « la transition » écologique mais il faut qu’elle soit « beaucoup moins rapide que ce qu’on impose aux Français ». Donnant la priorité au nucléaire, elle a jugé « regrettable » le recours au solaire et à l’éolien, qui est « le pire » car « il est en même temps une absurdité écologique » et « économique » et une « gène pour la biodiversité ». Mais pour Emmanuel Macron, « il n’y a pas de stratégie de sortie des énergies fossiles qui passe par le tout nucléaire« . Il est donc nécessaire d' »investir dans le renouvelable en développant des filières industrielles » en France, « de la batterie électrique aux éoliennes ». Le président candidat a évoqué notamment l’agrivoltaisme pour diversifier les revenus du monde agricole et l’éolien en mer où une grande partie de la valeur ajoutée se trouve en France avec à la clé de l’emploi. Au cours d’un échange plus musclé, Marine Le Pen a ironisé sur le fait que son adversaire voulait mettre des éoliennes en mer « partout, sur toutes les côtes, sauf en face du Touquet« , la station balnéaire du Pas-de-Calais où le couple Macron possède une résidence secondaire. « Madame Le Pen, vous rigolez », a réagi Emmanuel Macron d’un air outragé. Une information démentie depuis par le maire du Touquet, qui a expliqué que cette décision datait d’avant 2017.
Marine Le Pen a poursuivi en expliquant qu’elle voulait organiser des referendums locaux pour statuer ou pas sur l’installation d’éoliennes arguant que cela « coûte très cher aux Français, cela pollue les paysages et c’est intermittent ». Pourtant, tous les scénarios de perspectives énergétiques sont formels : pour atteindre la neutralité carbone et la sortie des énergies fossiles, la France aura besoin de beaucoup plus d’éoliennes sur terre comme en mer. Sur l’éolien, le président candidat affiche ses ambitions : la construction de 50 parcs éoliens en mer (soit 40 GW de puissance) et le doublement de l’éolien terrestre – actuellement 19 GW de capacités sont installés, quand la candidate du RN parle de démanteler le parc existant et de s’appuyer sur l’hydrogène vert produit à partir de nucléaire.

Le candidat LREM a accusé son adversaire d' »incohérence » en proposant « la plus grosse subvention aux hydrocarbures possible puisque vous baissez la TVA sur ces derniers » alors qu’ils sont « une énergie fossile très polluante« .

Source : EQRoy, Shutterstock.com.