Dijon métropole inaugure son projet de production et de distribution d’hydrogène local

En 2035, la totalité de la flotte de bus et 73% des bennes circuleront à l’énergie décarbonée, avec des véhicules hydrogène et électriques. ©DIJON METROPOLE

Publié le 25/06/2024

4 min

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Ce 24 juin, Dijon métropole a inauguré l’une des plus importantes stations de production et de distribution d’hydrogène vert de France. La première sur ce territoire qui travaille depuis plusieurs années à construire un écosystème hydrogène local et qui mise sur ce vecteur énergétique pour décarboner ses usages mobilités et réduire ses émissions de CO2.

Par Laura Icart  

 

À horizon 2035, 73 % de la flotte des bennes à ordure de Dijon métropole fonctionnera avec une énergie bas carbone, principalement de l’hydrogène et de l’électrique. Dijon métropole pourra également compter, à ce même horizon, sur une centaine de bus électriques et une soixantaine de bus hydrogène. Une flotte bas carbone qui permettra à la métropole d’éviter chaque année « près de 4 000 tonnes de rejets de CO2 ».

Un projet combiné de production et de conversion de flottes

Première étape d’un vaste projet de 100 millions d’euros mené par Dijon métropole comprenant la construction de deux stations de production et de distribution d’hydrogène et le renouvellement de son parc de bennes à ordures (BOM) et de bus, la station Dijon nord pourra distribuer jusqu’à 430 kg d’hydrogène, « soit l’équivalent de l’avitaillement d’une vingtaine de véhicules lourds par jour ». La ville mettra dès cette année quatre BOM en circulation. Une deuxième station sera installée, d’une capacité de production journalière bien plus importante (1,5 tonne d’hydrogène), mise en service en 2026 à Dijon sud pour alimenter la flotte de véhicules lourds de la métropole composée de 38 bus et 8 BOM à l’hydrogène. En comptant les véhicules électriques, la part de véhicules décarbonés de la métropole passera de 3 % aujourd’hui à près de 25 % pour les bus et de 9 à 18 % pour les BOM. « Le service public ne peut pas tout » a souligné durant l’inauguration François Rebsamen, maire de Dijon et président de la métropole. « Il faut des partenariats public-privé pour structurer ces projets fondamentaux pour la décarbonation de nos territoires. » La station de Dijon a d’ailleurs été réalisée et sera exploitée par la co-entreprise Dijon métropole Smart EnergHy, détenue par Engie Solutions (40,55 %), Inthy (25,22 %), Dijon métropole (24,23 %) et Ademe Investissement (10 %).

Un projet « 100 % Côte d’Or »

Premier projet hydrogène français intégrant un parc aussi important de véhicules lourds d’une collectivité, la présidente de la région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, n’a pas caché sa fierté de voir aboutir la première réalisation de ce projet dans « une région où la culture industrielle et académique de l’hydrogène est très forte » rappelle-t-elle. « Notre choix c’est de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la consommation » souligne Marie-Guite Dufay, puisqu’à terme la station Dijon nord sera alimentée en électricité renouvelable par l’unité de valorisation énergétique (UVE) qui traite les déchets ménagers de 92 % de la population de la Côte d’Or, près de 140 000 tonnes annuels. « C’est un exemple concret d’écosystème vertueux » souligne de son côté le président de France Hydrogène, Philippe Boucly.

Dijon métropole s’est fixé l’objectif d’atteindre d’ici à 2030 une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre et de 30 % de la consommation d’énergies fossiles. Une voie qui passe forcément par une transformation du secteur des mobilités via notamment l’usage de l’hydrogène, mais aussi par un réseau de chaleur urbain alimenté à plus de 70 % par des énergies renouvelables et une série de programmes particulièrement innovants autour de l’intelligence artificielle et des smart grids qui en font une véritable ville référence en Europe.