Droits de douane : Air Liquide anticipe un « impact direct limité »

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Publié le 24/04/2025

4 min

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Le chiffre d’affaires d’Air Liquide s’établit à plus de 7 millions d’euros au premier trimestre 2025, en croissance comparable de + 1,7 % par rapport au premier trimestre 2024. Le groupe français a indiqué ce 24 avril anticiper un « impact direct limité » de l’augmentation des droits de douane dans le monde, et Air Liquide s’est déclaré « confiant dans sa capacité à augmenter à nouveau sa marge opérationnelle » en 2025 lors de la publication de son chiffre d’affaires trimestriel.

Par la rédaction, avec AFP

 

De janvier à mars, le groupe français de gaz industriel a réalisé un chiffre d’affaires de 7,028 milliards d’euros, en hausse de 5,7 % par rapport aux trois premiers mois de 2024, « reflétant un effet de change positif » et la hausse des prix du gaz dont les variations sont répercutées à ses clients, a indiqué le groupe dans un communiqué. À données comparables, le chiffre d’affaires a progressé de 1,7 % au premier trimestre, c’est-à-dire hors effet de change, hors effet des prix de l’énergie et des changements de périmètre.

Les gaz et les services toujours en tête 

Par activité, le secteur gaz et services, qui représente l’essentiel des ventes du groupe, a vu son chiffre d’affaires progresser de 7,4 % à 6,8 milliards d’euros. Le directeur général François Jackow a particulièrement souligné les hausses de ventes dans les domaines de l’électronique (+ 3,6 %), « porté par le développement rapide de l’intelligence artificielle« , et de la santé (+ 5,3 %) « qui poursuit une dynamique distincte des évolutions conjoncturelles » de l’industrie. Par zone géographique, Air Liquide a vu son chiffre d’affaires progresser de 6,5 % dans la zone Amériques (y compris l’Argentine), à 2,7 milliards d’euros, bénéficiant notamment du démarrage d’une grande unité de séparation des gaz de l’air aux États-Unis en février 2024, de la hausse des prix des gaz médicaux aux États-Unis, et du développement de la santé à domicile en Amérique latine.

Une activité essentiellement « locale »

« Fort de son modèle d’affaires, le groupe anticipe un impact direct limité de l’augmentation des droits de douane, la grande majorité de son activité étant locale : fondamentalement une production locale pour servir des clients locaux » a précisé Air Liquide. En Europe, Moyen-Orient et en Afrique, le chiffre d’affaires a progressé de 10,8 % à 2,78 milliards d’euros, et en Asie-Pacifique il a augmenté de 2,7 % à 1,32 milliard d’euros. Au premier trimestre, pour le seul domaine de la grande industrie, le chiffre d’affaires en Europe, Moyen-Orient et en Afrique a reculé de 3,6 %. Il a souffert de la « baisse significative des ventes des unités de cogénération au Bénélux et des unités de séparation des gaz de l’air en Italie » indique Air Liquide. « La demande des secteurs de la chimie et de la sidérurgie reste faible, tandis que les volumes d’hydrogène pour le raffinage sont en légère hausse », ajoute l’industriel.

40 % du portefeuille d’investissements dédié à la transition

Les décisions d’investissement industriel et financier se sont établies à 1 milliard d’euros, en hausse de 16,3 % par rapport au premier trimestre 2024, tandis que le portefeuille d’opportunités d’investissement à 12 mois s’est maintenu à 4,1 milliards d’euros à fin mars. Les projets qui accompagnent la transition énergétique (captage de CO2, électrolyse de l’eau pour produire de l’hydrogène) représentent environ 40 % du portefeuille, principalement en Europe et aux États-Unis, et ceux de l’électronique un peu plus d’un tiers. Deux projets de grande taille ont d’ailleurs été annoncés en février aux Pays-Bas pour produire de l’hydrogène renouvelable et bas carbone en Europe. D’abord, le projet ELYgator, un électrolyseur Air Liquide d’une capacité de 200 MW. Ensuite, la création d’une coentreprise à parts égales visant à développer un électrolyseur de 250 MW dans la province de Zeeland. Alimenté par de l’énergie renouvelable provenant de la part de TotalEnergies dans OranjeWind, ce projet prévoit de produire jusqu’à 30 000 tonnes d’hydrogène renouvelable et bas carbone par an, avec l’ambition d’être achevé en 2029, « sous réserve des autorisations finales et de la décision d’investissement » précise le groupe français.