En Vendée, 10 % du gaz consommé est renouvelable

En Vendée, le gaz vert représente 10% de la consommation annuelle de gaz. Le département compte 13 unités de méthanisation qui injectent du biométhane dans le réseau gazier, principalement d'origine agricole. ©MéthaVie

Publié le 14/04/2023

6 min

Publié le 14/04/2023

Temps de lecture : 6 min 6 min

  • En Vendée, le biométhane constitue un axe fort pour accélérer la transition énergétique du territoire. Le syndicat départemental d’énergie et d’équipement de Vendée (Sydev) et sa société d’économie mixte Vendée Énergie accompagnent le développement des projets de méthanisation et la création d’une boucle énergétique locale.

Par Laura Icart

 

Sur le territoire vendéen, la politique énergétique se mène en « concertation avec les élus locaux et les ressources du territoire » souligne pour Gaz d’aujourd’hui le président du Sydev, Laurent Favreau. Photovoltaïque, éolien, gaz renouvelables, hydrogène, énergie marine : toutes les énergies renouvelables et tous les vecteurs énergétiques sont considérés. « Nous souhaitons parvenir à un territoire résilient en matière d’énergie et pour cela nous visons un mix énergétique pluriel et diversifié. »

Valoriser les potentialités locales

La politique énergétique est donc tournée vers la valorisation des potentialités locales. L’objectif du Sydev et de Vendée Énergie est de couvrir d’ici 2030 environ 50 % des consommations énergétiques du territoire. Depuis 2002, la SEM Vendée Énergie est productrice d’énergies renouvelables et produit environ 18 % de la consommation d’électricité du département, soit environ 170 GW l’année dernière. Des résultats portés par un parc d’une soixantaine d’éoliennes (119 GWh en 2022) et un parc photovoltaïque (51 GWh). La Vendée compte 36 unités méthanisation dont 13 injectent dans les réseaux gaziers, pour une production annuelle estimée à environ 280 GWh par an, « soit l’équivalent de la consommation de chauffage de 40 000 foyers ou de la consommation annuelle de plus d’un millier de bus roulant au bioGNV » précise le Sydev. Aujourd’hui, 10 % du gaz consommé en Vendée est d’origine renouvelable (contre 2 % au niveau national). Vendée Énergie est elle-même productrice de biométhane puisqu’elle a co-investi dans trois unités de méthanisation en injection pour une production annuelle d’environ 30 GWh. La SEM est aussi actionnaire historique de la société Lhyfe qui a installé à Bouin le premier site industriel en Europe de production d’hydrogène vert, directement raccordé au parc éolien de Vendée Énergie, et qui depuis multiplie les projets  et les innovations. Lhyfe a inauguré le 22 septembre un démonstrateur de production d’hydrogène renouvelable en mer.

Viser l’autonomie gazière

Sur le territoire vendéen, les 13 sites qui injectent du biométhane dans les réseaux gaziers représentent près de 40 % des capacités de production de la région Pays de la Loire. La Vendée est aujourd’hui dans le top 3 des départements producteurs de biométhane en France. Et le Sydev veut aller plus loin. « La Vendée dispose d’assez de ressources en déchets pour être 100 % autonome en gaz à l’horizon 2050 » assure Laurent Favreau. Le syndicat croit au potentiel du biogaz et structure son développement via un accompagnement personnalisé des  porteurs de projets. Une méthodologie en plusieurs phases (réunion d’information, visite de sites, mise en relation avec des partenaires institutionnels et financiers, concertation) qui a été récompensée en novembre dernier par GRDF dans le cadre son appel à projets « Territoires engagés gaz vert ». Une méthode efficiente puisqu’elle a permis la concrétisation de plusieurs projets de méthanisation sur le territoire vendéen en accompagnant agriculteurs, industriels et collectivités. Si Vendée Énergie entre au capital de chaque projet qu’elle décide de soutenir, le porteur de projet, très majoritairement des agriculteurs, reste l’actionnaire principal. Pour les collectivités, dans le cadre des  plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET ), « l’enjeu est de créer une dynamique autour d’une production d’énergie renouvelable locale avec des sociétés de projets portées par les acteurs du territoire  mais dans lesquelles nous restons majoritaires » précise le président du Sydev. Il est aussi « d’offrir des outils clés en main pour les élus, les intercommunalités ». « Une quinzaine de projets sont en cours d’étude » avec une exigence, précise M. Favreau : « que la valeur ajoutée reste sur le territoire », rappelant que la méthanisation « c’est de l’attractivité et de l’emploi ».

Avancer vers une mobilité plus décarbonée

Le Sydev est également très investi pour déployer une mobilité décarbonée sur son territoire et offrir de multiples solutions : un réseau d’une centaines de bornes de recharge pour véhicules électriques, des stations d’avitaillement de GNV et de bioGNV et plus récemment de l’hydrogène. Une offre de carburants alternatifs (hydrogène, électricité, bioGNV) que l’on peut retrouver dans la station multi-énergies de La Roche-sur-Yon, déployée par le Sydev et Vendée Énergie et mise en service en décembre 2021. Développer le maillage de stations GNV et bioGNV est « une volonté forte » explique M. Favreau. Le syndicat a publié en 2016 un schéma directeur de stations bioGNV : sur les huit stations publiques que compte le département, six sont opérées par le Sydev et Vendée Énergie. La SEM ne propose d’ailleurs dans ses stations que du bioGNV certifié en partie grâce aux garanties d’origines, « un surcoût mais un choix de bon sens » explique le président du Sydev, en « cohérence avec les objectifs climatiques et les attentes des transporteurs ». « D’ici 2026, cinq nouvelles stations bioGNV devraient ouvrir » indique l’élu vendéen et « l’offre véhicules s’élargit », preuve que la demande est là.

En 2023, le Sydev va lancer, avec le soutien du GRDF, une étude sur l’opportunité que pourrait représenter la mise en place des Biomethane Purchase Agreement (BPA), introduit dans la loi d’accélération des énergies renouvelables, avec les mêmes objectifs : rapprocher l’énergie du citoyen et favoriser le circuit court.