Energie : des investissements en hausse de 10 % selon l’AIE

Publié le 10/06/2021

5 min

Publié le 10/06/2021

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Dans un nouveau rapport publié le 2 juin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les investissements mondiaux liés à l’énergie pourraient rebondir de 10 % en 2021 après une année 2020 très fortement marquée par la crise pandémique. Si les investissements dans les énergies « propres » et l’efficacité énergétique ont augmenté de 7 %, ce rythme, prévient déjà l’AIE, reste « insuffisant » pour que le monde soit en mesure d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici à 2050.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Après avoir annoncé en 2020 la plus forte baisse des investissements mondiaux dans l’énergie, ce sont près de 1 900 milliards de dollars qui seront a priori investis dans le secteur de l’énergie en 2021 selon l’AIE. Et comme les cinq dernières années, c’est principalement le secteur de l’électricité, avec un potentiel d’investissements de plus de 820 milliards de dollars (en hausse de 5 %), qui devrait en bénéficier très largement devant le gaz et le pétrole selon le rapport « World Energy Investment 2021 ». Si le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol note volontiers comme « encourageant » le rebond des investissements dans le secteur énergétique et « la part de plus en plus importante des énergies renouvelables », il souligne également qu’ils devront « tripler d’ici à 2030 » pour mettre le monde sur la voie de la neutralité carbone.

70 % des investissements tournés vers les EnR

Les énergies renouvelables dominent les investissements dans les nouvelles capacités de production d’électricité et devraient représenter 70 % du total cette année. « Un dollar dépensé pour le déploiement de l’énergie solaire photovoltaïque permet aujourd’hui de produire quatre fois plus d’électricité qu’il y a 10 ans » selon l’AIE qui insiste sur l’amélioration constante des technologies et une massification des projets qui a amené une baisse des coûts de production. Le rapport indique la construction de centrale à charbon a baissé de 80 % en cinq ans, même s’il est clairement indiqué que celui-ci n’est pas « hors-jeu ». C’est notamment le cas en Asie, où la Chine a installé de nouvelles capacités l’année dernière.

+ 7 % pour les énergies « propres »

L’AIE estime que les dépenses en énergie « propres » vont représenter en 2021 750 milliards de dollars, en hausse de 7 %. L’agence souligne que « la croissance de ces dépenses d’investissements est restée en deçà de l’évolution des marchés financiers, en partie en raison d’une pénurie d’opportunités d’investissements de haute qualité dans les énergies propres et de canaux appropriés pour allouer des capitaux aux projets ».

+ 10 % d’investissements supplémentaires dans le secteur pétrolier et gazier

Si le marché gazier et davantage encore le marché pétrolier ont été impactés en 2020 avec des demandes en forte baisse, les investissements vont augmenter « de 10 % » en 2021 selon l’AIE, même s’ils resteront en deçà des années d’avant-crise. Les grandes majors énergétiques, de plus en plus contraintes par les politiques climatiques mondiales, élaborent des stratégies visant à la décarbonation de leurs activités, même si le rythme reste toujours trop au lent au vu de l’urgence climatique. En 2020, l’AIE estimait à « 1 % les dépenses d’investissements du secteur consacrées aux énergies propres ». Elles pourraient être de 4 % en moyenne en 2021, voire beaucoup plus importantes, de l’ordre de 10 % « pour certaines grandes entreprises européennes ».

L’opportunité des plans de relance

Pour l’AIE, les prévisions d’augmentation des dépenses dans ce secteur en 2021 vont de pair avec les très nombreux plans de relance annoncés dans le monde depuis juin 2020. L’année dernière, l’AIE appelait déjà les États du monde à se saisir de l’opportunité pour investir massivement dans la transition énergétique et des systèmes énergétiques plus efficients. L’influence des plans de relance associés à des politiques publiques de lutte contre le réchauffement climatique de plus en plus importantes vont permettre d’augmenter les dépenses dans les secteurs des énergies renouvelables, des réseaux électriques, de l’efficacité énergétique – notamment dans le secteur du bâtiment en Europe – et dans des technologies émergentes telles que la capture, l’utilisation et le stockage du carbone et l’hydrogène à faible teneur en carbone.

Et comme dans chacun de ses rapport, l’AIE insiste sur la nécessité pour les dirigeants du monde d’envoyer des signaux politiques clairs. Le retour des États-Unis dans l’accord de Paris avait d’ailleurs été unanimement salué en février dernier. Pour l’agence, il existe « d’énormes opportunités » pour faire de la transition énergétique un levier de compétitivité pour nos entreprises et nos économies, mais pour massifier le développer des EnR, il faut impérativement offrir « une visibilité de long terme ».  

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