Engie finalise un accord avec l’État belge pour prolonger deux réacteurs

En 2024, l’énergie nucléaire a représenté 42,2% du mix électrique. Une part qui reste importante mais qui pèse de moins en moins dans le mix de production électrique. © joerg joerns / Shutterstock

Publié le 14/03/2025

3 min

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L’énergéticien Engie a annoncé le 14 mars la finalisation d’un accord avec l’État belge concernant la prolongation pour 10 ans des réacteurs nucléaires Tihange 3 et Doel 4, « ainsi que le transfert de responsabilité lié aux déchets nucléaires ». En 2023, le parc nucléaire belge a généré près de 31,3 TWh, soit 41,2 % de la production d’électricité du plat pays.

Par la rédaction, avec AFP

 

« Cette étape finale faisant suite à l’approbation de l’accord par la Commission européenne le 21 février 2025 a mené au versement de la première partie du paiement relative au transfert de responsabilité pour les déchets nucléaires et le combustible usé« , a indiqué l’énergéticien français dans un communiqué. « La seconde partie sera versée lors du redémarrage des réacteurs en novembre 2025. »

Nouveau contexte pour le nucléaire

 La Belgique avait voté en 2003 une loi qui prévoyait de mettre à l’arrêt au plus tard fin 2025 tout son parc nucléaire – exploité par Engie – lors de la première participation des Verts au gouvernement fédéral. Mais le contexte de la guerre en Ukraine, de la dépendance au gaz russe et de l’envolée des prix de l’énergie a complètement rebattu les cartes depuis 2022. Face à cette crise, le gouvernement belge avait conclu en 2023 un accord avec Engie pour prolonger les réacteurs Doel 4 et Tihange 3, situés respectivement près d’Anvers (nord) et de Liège (est). La directrice générale du groupe, Catherine MacGregor, s’était réjouie le 27 février du feu vert de Bruxelles, évoquant lors de la présentation des résultats annuels d’Engie un « accord permettant de dérisquer le groupe sur les activités nucléaires en Belgique ». Compte tenu de cet accord, le bénéfice net du groupe a bondi en 2024, délesté d’un effet négatif lié aux provisions pour la sortie du nucléaire en Belgique qui lestaient ses résultats depuis des années. « Grâce au transfert de l’ensemble des obligations liées aux déchets nucléaires au gouvernement belge, Engie ne sera plus exposé à l’évolution des coûts futurs liés à leur traitement » précise le communiqué. « Doel 4 et Tihange 3 seront détenus dans le cadre d’une co-entreprise appartenant à parité à l’État belge et Engie, avec un mécanisme de contrat pour différence permettant un partage équilibré des risques », a précisé le groupe vendredi dans son communiqué.

Vingt ans après avoir choisi de sortir progressivement du nucléaire, la Belgique ne semble aujourd’hui plus si sûre d’elle. La nouvelle coalition au pouvoir a officiellement annoncé son intention de prolonger l’exploitation des réacteurs mais pourrait également envisager de supprimer le corpus législatif de 2023 lié à la sortie du nucléaire, alors que la consommation d’électricité a augmenté en 2024 dans le plat pays selon Elia, le gestionnaire du réseau électrique belge, et que le pays a massivement importé de l’électricité nucléaire française « abondante et compétitive ».