La Commission européenne a présenté ce 14 juillet son plan d’action pour le climat « Fit for 55 » composé de 12 propositions visant à adapter les politiques de l’Union en matière de climat, d’énergie, d’utilisation des terres, de transport et de fiscalité. L’objectif est clair : permettre à l’UE de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990 et concrétiser les ambitions du Green Deal présenté par la Commission le 11 décembre 2019 et qui aspire à faire de l’Europe le premier continent à parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050. Décryptage. 

Par Laura Icart

Révisions du système d’échange de quotas d’émission, amélioration de l’efficacité énergétique, massification de la mobilité zéro émission, taxation de l’énergie, mécanisme d’ajustement aux frontières, recours accru aux énergies renouvelables font partie des nouvelles propositions de l’exécutif européen pour accélérer la décarbonation de son économie. Des propositions ambitieuses qui feront de l’Europe un leader climatique, mais qui pourraient également exacerber un climat social déjà fragilisé par la crise pandémique alors que certaines mesures comme la réforme du marché du carbone ou la fin des moteurs hybrides à essence et diesel pour 2035 font déjà planer le risque d’une « nouvelle crise des gilets jaunes ». Une situation qui inquiète déjà à Paris. Si le ministère de la Transition écologique (MTE) a volontiers salué le travail réalisé par la Commission, « qui reprend un certain nombre de priorités françaises telles que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières », il demeure « plus réservé » sur la proposition de la Commission européenne d’étendre le marché du carbone aux secteurs des transports et du bâtiment et redoute les conséquences sociales…