France gaz renforce ses coopérations à l’international

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Publié le 22/07/2024

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France gaz a signé ce 22 juillet un protocole de coopération avec Naturgas, l’association colombienne du gaz. Après le Japon en 2023 et l’Égypte au mois de juin, l’association représentante de l’industrie gazière en France souhaite avec ce nouveau partage d’expertises accélérer la décarbonation du secteur et promouvoir les technologies de gaz renouvelables. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Naturgas et France gaz ont officialisé ce matin un protocole de coopération visant à renforcer leurs expertises dans le développement des gaz verts en Colombie et en France. Les deux entités ont également exprimé leur volonté de travailler sur les opportunités liées au gaz naturel liquéfié (GNL). Si le partenariat repose à la fois sur le développement des technologies de gaz renouvelables, le renforcement des relations institutionnelles et commerciales, le partage d’expérience et une meilleure synergie entre entités publiques et privées, la France et la Colombie ont des problématiques bien différentes en termes de politique énergétique.

Miser sur les sources d’énergie à faibles émissions

Si la France ambitionne de produire plus de 60 TWh de gaz vert en 2030, soit environ 20 % de sa consommation, la Colombie, qui compte près de 12 millions d’utilisateurs de gaz naturel, répond à plusieurs problématiques, et notamment celle de l’accès à l’énergie. Dans les foyers colombiens, plus de 1,5 million de personnes cuisinent encore avec du bois de chauffage, du charbon de bois, du bois, des déchets et d’autres méthodes traditionnelles. Un mode de cuisson traditionnel gérant une importante pollution de l’air domestique à l’origine de nombreux décès prématurés dans le monde. « La transition énergétique nécessite un effort mondial, une conversation en dehors de tout type d’idéologie. La réalisation des objectifs en matière de changement climatique pour 2050 ne sera possible que si nous tirons parti des sources d’énergie à faibles émissions » rappelle Luz Stella Murgas Maya, la présidente de Naturgas. Si le pays, pour des questions de coût et d’accessibilité, compte toujours sur le gaz naturel et sur le GNL pour accélérer son développement économique, il mise également sur l’hydrogène et le biométhane. En Colombie, 28 projets d’hydrogène sont en cours de développement pour une capacité d’électrolyse de 15 GW « pour une production de 190 kt d’hydrogène par an avec capture du CO₂ » indique Naturgas. L’association colombienne travaille à l’élaboration d’une feuille de route pour le développement du biogaz et du biométhane avec plusieurs points techniques tant dans les protocoles d’injection que dans le processus de certification de l’origine du biométhane où la France est particulièrement à la pointe et pourra être un appui solide.

L’Égypte, un hub gazier régional

Le 6 juin, à l’occasion  du 150e anniversaire de France gaz, l’association a signé avec son homologue égyptien, l’Egyptian Gas Association, un protocole d’accord historique (MoU) pour faire progresser leur coopération en faveur de la transition énergétique et du gaz. Innovations technologiques, structuration et opportunités autour du développement du marché des gaz renouvelables et vision pour atteindre la neutralité carbone en 2050 seront parmi les grands sujets qui viendront alimenter ce partenariat. « Les projets de coopération spécifiques dans ces domaines seront négociés séparément, avec des accords détaillés définissant les droits et obligations respectifs de chaque partie » ont précisé les deux associations. L’Égypte, qui a accueilli en 2022 la 27e conférence internationale sur les changements climatiques, est devenue un pays particulièrement stratégique pour l’Europe depuis la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. En effet, le pays se place au deuxième rang du continent africain derrière l’Algérie en matière de réserves prouvées de gaz, avec plus de 2 000 milliards de mètres cubes. Outre l’accord tripartite signé en juin 2022, entre l’UE, l’Égypte et Israël pour faire du pays de Abdel Fattah Al-Sissi un véritable « hub gazier régional » qui pourra produire, transporter et liquéfier du gaz pour l’exporter vers l’Europe, l’Égypte a également noué avec Bruxelles un partenariat méditerranéen pour l’hydrogène vert, axé sur le commerce de l’hydrogène répondant encore une fois à cette logique de hub.

Un « pacte énergétique » avec le Japon

La Japan Gas Association (JGA) et France gaz ont signé en mai 2023 un protocole de coopération scientifique et technique axé sur la décarbonation de l’industrie gazière. Un partenariat particulièrement axé sur le développement de l’e-méthane. En effet, le pays du Soleil-Levant croit énormément au potentiel du e-méthane pour décarboner ses usages énergétiques, notamment en milieu urbain. Mais au Japon comme à l’international, l’e-méthane ne dispose pas d’un cadre réglementé et normatif établi. C’est l’un des angles de coopération entre les deux associations. Le Japon est d’ailleurs en train d’établir ses propres règles nationales relatives au décompte des émissions de CO2 pour l’e-méthane. Si le pays compte toujours recourir au gaz naturel liquéfié (GNL), il se tourne de plus en plus vers l’e-méthane, l’hydrogène mais aussi l’énergie éolienne pour décarboner ses usages énergétiques. Tokyo Gas, le principal fournisseur de gaz du Japon, vise à réduire ses émissions de CO₂ de 20 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2022, et de 60 % d’ici à 2040 en misant sur l’e-méthane pour le gaz et en développant les renouvelables pour l’électricité. Ce pacte signé entre France gaz et JGA sur des enjeux aussi bien technologiques, institutionnels, réglementaires et normatifs, a vocation à être étendu à d’autres pays.