Hydrogène : la France se fixe une trajectoire plus « réaliste »

Face à une demande faible, des retards industriels et un contexte économique tendu, la France ajuste ses ambitions hydrogène à 2030–2035, en priorisant la décarbonation du secteur industriel et en maintenant son soutien à la mobilité lourde notamment pour les secteurs maritimes et aériens. ©Shutterstock

Publié le 17/04/2025

12 min

Publié le 17/04/2025

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Ce 16 avril, le gouvernement a dévoilé la stratégie nationale hydrogène révisée. Une stratégie qui fixe une nouvelle trajectoire « plus réaliste » de 4,5 gigawatts en 2030 et qui tente de trouver un équilibre entre décarbonation de l’industrie et des transports, dans un secteur qui peine à transformer l’essai faute de compétitivité, entre retards technologiques et demande en berne. La France veut recentrer ses efforts autour de plusieurs priorités : un lissage des objectifs d’installation d’électrolyse sur le territoire « sur le temps long », une maîtrise française de la chaîne de valeur et a annoncé la sortie de plusieurs appels d’offres sur la mobilité routière et aérienne. Mais pour certains acteurs la SNH II n'est "clairement pas à la hauteur."

Par Laura Icart

 

Soulagés plus que satisfaits, c’est en substance l’impression générale ressentie par un grand nombre d’acteurs de la filière hydrogène à l’annonce hier matin de la très attendue stratégie nationale hydrogène révisée. Attendue depuis décembre 2023, cette SNH révisée doit donner à la France une trajectoire et des priorités « plus en adéquation avec les réalités du marché » estime le cabinet du ministre de l’Industrie et de l’énergie, Marc Ferracci, en déplacement aujourd’hui dans le Doubs et sur le territoire de Belfort.

Du potentiel mais des difficultés au démarrage

Ce n’est pas une surprise, les chiffres circulaient depuis plusieurs semaines, depuis la mise en consultation la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l'objectif est désormais d’avoir 4,5 gigawatts de production d'hydrogène à horizon 2030 et 8 gigawatts installés à 2035. Pour le gouvernement ce n’est pas une question « d’ambition à la baisse » mais d’un « échelonnement » des ambitions, face à plusieurs constats : une maturité technologique qui n’est pas au rendez-vous, une demande en berne et un contexte géopolitique qui ne favorise « aucunement », selon certains acteurs, la compétitivité de l’hydrogène sur un marché mondial ultra-concurrentiel. Car oui,...

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