Les investissements dans des entreprises privées non cotées œuvrant pour la transition environnementale et énergétique ont atteint un nouveau sommet en 2022 en France, à plus de 3,4 milliards d’euros, selon baromètre cleantech publié le 16 février, réalisé par France Invest en partenariat avec le cabinet de conseil EY et le média spécialisé GreenUnivers.

 Par la rédaction, avec AFP

L’an dernier, 123 opérations de financement ont été réalisées par des acteurs du capital-investissement dans le secteur de la transition écologique en France pour plus de 3,4 milliards d’euros, selon le baromètre cleantech réalisé par France Invest, en partenariat avec le cabinet de conseil EY et le média spécialisé GreenUnivers. « Une bonne nouvelle pour la transition » soulignent les acteurs du secteur, alors que la France prévoit de mobiliser 54 milliards d’euros sur cinq ans dans le cadre de France 2030 « pour combler nos retards dans les secteurs à forts enjeux tels que l’énergie et le climat », mais aussi financer des projets d’avenir, notamment dans la greentech.

Une hausse de 50 % des investissements dans la cleantech

« Les montants investis dans les cleantech en France ont augmenté de 50 % en 2022 par rapport à 2021 et représentent un quasi triplement par rapport à 2020″, mais le nombre d’opérations est resté stable, détaille le rapport. « De quoi nous amener à revoir à la hausse les objectifs de France Invest qui tablaient sur 5 milliards d’investissements dans les cleantech en 2030« , affirme Sophie Paturle, présidente de la commission transition écologique de France Invest, l’organisation qui regroupe des sociétés de capital-investissement actives en France. Pour rappel, le capital-investissement est une forme d’investissement dans les entreprises privées qui a pour objectif de financer leur développement, leur transformation et leur expansion. Les participations ne sont pas cotées mais détenues par des fonds spécialisés. Au second semestre 2022, « 68 levées de fonds ont été réalisées lors des premiers tours » en capital innovation et capital développement dans le secteur des cleantech en France « pour un montant global de 1 493 millions d’euros » indique le rapport.

Le secteur de la mobilité a attiré le plus d’investisseurs en 2022       

En France, c’est secteur de la mobilité qui prend en 2022 la tête du classement, « profitant du succès de la mobilité électrique et des besoins associés en bornes de recharge » souligne le baromètre. Le secteur de la mobilité a récolté 837 millions d’euros. Les opérateurs de bornes de recharge électrique Zeplug (240 millions d’euros levés) et Bump (180 millions d’euros) ont suscité un vif intérêt. L’opération la plus importante de l’année, avec 479 millions d’euros investis par des fonds, a toutefois concerné EcoVadis, un spécialiste de l’évaluation des performances environnementales, sociales et éthiques des entreprises.

451 millions d’euros investis dans les énergies renouvelables

Dans le secteur des énergies renouvelables où beaucoup de technologies sont désormais « matures » note le baromètre, les investissements ont également été importants, marqués par une année 2022 où le solaire et l’éolien ont assuré 22 % de la production électrique en Europe, soit davantage que le gaz  (20 %) et le charbon (16 %) selon des chiffres publiés par la Commission européenne, il y a quelques jours. Nouvelle donne en 2022 mais ce sera aussi le cas en 2023, les énergies renouvelables vont devenir un contributeur net au budget de l’État à plus de 30 milliards d’euros, dont 0,9 milliard apportés par le biométhane injecté. Près de 451 millions d’euros ont été investis en 2022, dont 345 millions par Voltalia Investissement. L’industriel DualSun a pour sa part rassemblé 16 millions d’euros pour fabriquer des panneaux solaires hybrides. « Les acteurs français et européens de la cleantech ont un rôle central à jouer en 2023 pour peser sur les décisions en matière de compétitivité industrielle et climatique« , souligne dans le rapport Céline Jullien, directrice de Cleantech for France, dont la mission consiste à accélérer le développement et le déploiement des technologies vertes.