Le principal gestionnaire de transport de gaz français GRTgaz a annoncé le 7 novembre une diminution de la consommation de gaz dans tous les secteurs. Un climat clément conjugué à des efforts de sobriété ont permis de réduire la consommation française de gaz corrigée du climat de 22,2 % entre le 1^er août et le 5 novembre 2023 par rapport à l’année de référence 2018-2019. Si la baisse de la consommation est généralisée dans tous les secteurs, elle est particulièrement marquée pour la production électrique centralisée.

Par Laura Icart  

La sobriété, devenue l’alpha et l’oméga des politiques publiques, sera un levier important pour réussir la transition de notre modèle énergétique. Elle est également une réponse à la sécurité énergétique dans un contexte mondial où l’approvisionnement en énergie s’avère certes « moins tendu que l’hiver dernier » mais où la vigilance reste de mise dans une géopolitique mondiale particulièrement incertaine. En octobre, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a lancé la saison 2 du plan national de sobriété dont l’objectif est de réduire de 10 % la consommation énergétique française d’ici fin 2024.

Une baisse généralisée des consommations

Depuis le 1^er août 2022, soit depuis les premiers appels à la sobriété du gouvernement, la consommation nationale de gaz a baissé de 16 % (- 14 % corrigée du climat) par rapport à la période de référence 2018-2019, selon le tableau de bord hebdomadaire publié par GRTgaz. Entre le 1^er août et le 5 novembre 2023, la consommation française de gaz a baissé de 27,7 % par rapport à la même période en 2018. En neutralisant les effets climatiques, la baisse observée s’élève à 22,2 %. En France, la consommation de gaz s’élève donc à 60,3 TWh (54,1 TWh hors production centralisée). Les distributions publiques (28,5 TWh) et les industriels raccordés au réseau de transport (25,6 TWh) représentent la majorité des consommations. Les distributions publiques représentent la plus importante part des consommations pour la période évoquée et affiche une baisse 13,7% corrigée du climat et de plus de 25 % si l’on ne tient pas compte de cette donnée, preuve que les conditions climatiques particulièrement clémentes et qui pourraient se poursuivre (le programme Copernicus vient d’annoncer que le mois d’octobre 2023 a été le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré en Europe), jouent particulièrement sur la consommation des distributions publiques. « Les efforts de sobriété sont également une résultante » indique GRTgaz.

Source : tableau de consommation GRTgaz, 7 novembre 2023.

La consommation des industriels raccordés au réseau de transport affiche également une baisse conséquence de l’ordre de 25,7 %, soit une baisse de près de 9 TWh enregistrée entre le 1^er août et le 5 novembre 2023. La baisse la plus notable est celle de la production d’électricité à partir de gaz avec 6,2 TWh consommés contre 10,6 en 2018-2019, soit une baisse de 41,3 %. Les centrales à gaz ont donc été nettement moins sollicitées sous l’effet de plusieurs facteurs : une meilleure disponibilité du parc nucléaire, l’accroissement des énergies renouvelables – elles représentaient à la fin de l’année 2022 20,7 % de notre consommation brute d’énergie – mais également une baisse de la consommation. Les Français ont réduit de 12 % leur consommation d’électricité et de gaz entre le mois d’août 2022 et la fin juillet 2023, par rapport à la période d’août 2018 à fin juillet 2019, dans des conditions météorologiques plutôt clémentes.