« La défossilisation de notre économie doit être notre priorité » souligne Jean-Luc Fugit

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Publié le 21/11/2024

6 min

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Sur proposition de la ministre chargée de l’Énergie, Olga Givernet, le député Ensemble pour la République de la 11e circonscription du Rhône, Jean-Luc Fugit, a été nommé à la présidence du Conseil supérieur de l’énergie le 19 novembre . Chimiste de formation, spécialiste des questions énergétiques et agricoles, il est également vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et membre de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Par Laura Icart

 

Jean-Luc Fugit a été nommé à la présidence du Conseil supérieur de l’énergie par arrêté ce 19 novembre. Un poste qu’il occupait déjà depuis le 25 novembre 2022 et qui avait pris fin avec la dissolution de juin dernier. « Je remercie le gouvernement pour sa confiance. Si le contexte politique est différent que lors de ma première présidence, les enjeux énergétiques, qu’il s’agisse de la planification, du coût de l’énergie et de notre capacité à transformer notre modèle productif, sont toujours aussi présents », déclare à Gaz d’aujourd’hui Jean-Luc Fugit. « Notre plus grand défi, le seul qui doit nous occuper dans les années à venir, c’est la défossilisation de notre économie » rappelle-t-il, lui qui évoque souvent la nécessit  de « ne pas opposer les solutions entres elles ». « Quand on parle d’innovations, on parle essentiellement de technologie. Faire le choix d’une seule, c’est se priver du potentiel de toutes les autres, or, dans le chemin qu’il nous reste à parcourir pour atteindre la neutralité carbone, il y aura des caps à franchir en 2030, en 2040 et en 2050 » nous indiquait-il il y a quelques mois.

Quel est le rôle du Conseil supérieur de l’énergie ?

Créée en 2006, cette instance consultative réunit l’ensemble des acteurs du secteur énergétique répartis en sept collèges distincts où l’on retrouve des parlementaires, de représentants de l’État, des collectivités, des syndicats du secteur du gaz et de l’électricité, des représentants du monde associatif (associations de consommateurs et associations environnementales) et des représentants des entreprises du secteur énergétique. Le CSE se réunit en moyenne deux fois par mois et est consulté sur l’intégralité des textes de nature réglementaire ayant trait au secteur énergétique. Denise Saint-Pé, sénatrice centriste des Pyrénées-Atlantiques, vice-présidente du CSE, engagée de longue date sur les sujets énergétiques – elle a notamment présidé pendant 12 ans le Syndicat départemental d’énergie des Hautes-Pyrénées – assurait jusqu’ici l’intérim. Début novembre, deux nouveaux députés ont également été nommés au CSE : il s’agit de la députée LFI de Seine-Maritime Alma Dufour et du député Rassemblement national de la Somme Jean-Philippe Tanguy, également connus pour leurs engagements sur les sujets énergétiques. La députée présentera d’ailleurs une proposition de loi pour des prix planchers de l’énergie et un retour aux tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) lors de la niche parlementaire de la France insoumise, le 28 novembre.

« Le rôle du CSE a été central pour orienter et accompagner le gouvernement dans l’élaboration de la stratégie énergétique française.« 

« Un rôle central » à jouer 

« Le travail de planification engagé par notre pays doit combiner du court et long terme. Il faut de la visibilité pour nos filières afin de déployer les innovations de demain. Il faut accompagner la transition énergétique en préservant notre compétitivité et nos emplois » souligne le nouveau président du CSE qui rappelle l’importance pour les filières d’avoir enfin à disposition les très attendues programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et stratégie nationale bas carbone (SNBC). « Le rôle du CSE a été central pour orienter et accompagner le gouvernement dans l’élaboration de sa stratégie énergétique française [publiée en novembre 2023, NDLR] » rappelle Jean-Luc Fugit. Le président du CSE qui avait également évoqué l’importance de pouvoir débattre d’une loi programmatique au Parlement, option encore sur la table aujourd’hui, devrait débuter son nouveau mandat justement avec l’étude de ces deux textes programmatiques le 28 novembre. « C’est un président à l’écoute, respectueux de la diversité des opinions, très engagé auprès des acteurs, souligne Françoise Thiebault, secrétaire générale d’AFL Paris et membre du CSE depuis plus de 25 ans, il a impulsé une nouvelle dynamique avec la venue de personnalités et l’examen de sujet de fond comme la loi de souveraineté énergétique ou la loi d’accélération des énergies renouvelables. » « C’est un président qui ouvre le  débat et bouscule le lignes quand il y a besoin » nous confie un membre du CSE. Le retour de Jean-Luc Fugit ? « Une excellente nouvelle » pour Bettina Hortal, représentante de la CFE énergie.  » C’est un fervent défenseur d’un mix pragmatique de solutions équilibrées bas carbone, très à l’écoute du terrain et des territoires. »  Même tonalité du côté de l’Union française de l’électricité  qui estime que « cette nomination renforcera la dynamique d’un dialogue constructif avec l’ensemble des parties prenantes du CSE ». « Un président engagé et fin connaisseur des questions énergétiques, c’est une vraie valeur ajoutée pour le CSE, tout comme l’implication de l’ensemble des parlementaires membres qui sont également des relais importants pour les acteurs dans un contexte où les enjeux autour de l’énergie et du climat sont fortement imbriqués » souligne de son côté Madeleine Lafon, déléguée générale de France gaz.

« Écouter, échanger, confronter les idées sans opposer les solutions : ce sera toujours ma ligne de conduite » nous confie Jean-Luc Fugit qui se dit convaincu de l’apport et du rôle de premier plan joué par le CSE pour accompagner la construction de politiques publiques. « Pour contribuer à faire de la France le premier grand pays industriel à sortir de sa dépendance aux énergies fossiles. »