La Nouvelle-Aquitaine envisage de faire rouler ses TER au biogaz

Crédit: SNCF

Publié le 14/04/2021

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Le 29 mars, le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine a validé la tenue d’une étude pour convertir une partie de son matériel roulant ferroviaire au bioGNV. Une étude menée par la SNCF qui vise à expérimenter « l’adaptation des moteurs thermiques avec une technologie biogaz » et qui constitue un pas de plus pour la région pour développer des mobilités plus propres dans les collectifs, un axe fort de sa feuille de route régionale dédiée à la transition énergétique et écologique, baptisée « Néo Terra ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Hydrogène, hybride, batterie, biocarburant, biogaz : pour remplacer les TER circulant au diesel dans l’Hexagone, encore au nombre de 596 rames, soit 26 % du parc de français, la SNCF, qui vient d’annoncer la première commande de train hydrogène pour le marché français, laisse ouvert le champ des possibles. Fin mars, une étude publiée par le cabinet Sia Partners faisait déjà état de l’opportunité environnementale et économique (en termes d’emploi notamment) que représenterait la création d’une filière française des TER bioGNV.

53 rames Ater de petite capacité à convertir

En association avec la région Nouvelle-Aquitaine, la SNCF va financer et réaliser une étude pour définir les conditions techniques et économiques d’exploitation d’un train régional X73500 fonctionnant au bioGNV. Cette réflexion autour du bioGNV est menée dans le cadre d’une réflexion globale et multi-énergies sur l’adaptation de son parc de 53 rames Ater de petite capacité (80 places), à traction thermique diesel, roulant principalement sur des lignes non électrifiées. À noter que huit autres régions sont également mobilisées pour cette étude : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Normandie, Occitanie et Pays de la Loire.

30 % de gaz vert en 2030

Néo Terra, la feuille de route de la transition écologique et énergétique en Nouvelle-Aquitaine, adoptée en 2019, se fixe désormais l’objectif de 45 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 et la sortie totale des énergies fossiles pour 2050. Pour y parvenir, la région compte s’appuyer sur le gaz vert. Dans une étude qu’elle a menée, accompagnée par Solagro, « Ensemble pour un 100 % gaz vert en 2050 », elle estime qu’elle pourrait atteindre 30 % de gaz vert dans sa consommation régionale de gaz en 2030 – pour rappel la loi énergie climat impose 10 % à cette même échéance – et 100 % en 2050. Comment ? À la baisse des consommations d’énergie attendue, la région Nouvelle-Aquitaine pourrait devenir autonome en gaz « en produisant 19 TWh de gaz par méthanisation (90 % de la ressource mobilisable) et 8 TWh par pyrogazéification de bois-énergie (environ 20 % de la ressource mobilisable) en 2050 » indique Solagro, répondant largement à sa consommation locale estimée à 25 TWh par an. À cette même date, elle pourrait même devenir exportatrice de gaz vert (17 TWh) en s’appuyant davantage sur la pyrogazéiication mais surtout en développant le power to gas. Sans surprise, c’est sur la méthanisation, filière la plus mature, que peut s’appuyer la région pour atteindre son objectif de 30 % en déployant 300 unités de méthanisation d’ici 2030. En 2050, c’est plus de 800 unités de production (majoritairement des méthaniseurs) qui devront être déployées pour arriver à un scénario 100 % gaz vert. Un scénario qui, selon l’étude, pourrait créer « près de 10 000 emplois ». Actuellement, en Nouvelle-Aquitaine, 16 unités injectent dans les réseaux gaziers du biométhane, très majoritairement d’origine agricole.