La RATP fait rouler son 1000e bus au biogaz

Valerie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités et de la Région Île-de-France, Jean Castex, président-directeur général de la RATP, Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, et Karine Franclet, maire d’Aubervilliers et d’Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis. © Shutterstock

Publié le 25/10/2023

4 min

Publié le 25/10/2023

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Le 20 octobre à Aubervilliers, la RATP et Île-de-France Mobilités ont inauguré les nouvelles infrastructures de biogaz carburant (bioGNV) dans le plus grand centre opérationnel de bus exploité par la RATP en région francilienne. La RATP a également annoncé la mise en service de son 1000e bus roulant au biométhane, contribuant à l’objectif d’Île-de-France Mobilités d’atteindre d’ici 2029 un parc de bus et de cars propres, dont 70 % rouleront au bioGNV.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Baptisé « Bus 2025 », l’ambitieux programme de la RATP et d’Île-de-France Mobilités a pour objectif de convertir tous les centres bus ainsi qu’une grande partie du parc de bus exploité par la RATP pour Île-de-France Mobilités à l’électrique et au biogaz d’ici fin 2025. Ce qui constitue un véritable challenge technologique pour la régie des transports et l’autorité organisatrice des transports franciliens qui modifie en profondeur son outil industriel. Ce programme doit permettre à la RATP de diminuer dès 2025 de 50 % son bilan carbone par rapport à son niveau de 2015. Actuellement, le parc de bus exploités par l’entreprise est composé de 4 700 bus dont 670 véhicules électriques, 1 000 bus bioGNV et plus d’un millier de bus hybrides, soit 57 % du parc. En 2023 « 500 nouveaux véhicules électriques et bioGNV ont été et seront intégrés » indique à Gaz d’aujourd’hui la RATP.

Aubervilliers, le plus grand centre de bus régional converti au bioGNV

Le centre opérationnel bus (COB) d’Aubervilliers fait partis des 40 COB à être convertis au bioGNV en Île-de-France avec notamment ceux de Créteil, Thiais, Massy, Bussy, Nanterre et Pavillons-sous-Bois. C’est le plus grand dépôt exploité à ce jour par la RATP pour le compte d’ Île-de-France Mobilités. Il regroupe 12 lignes et accueille 100 bus, soit 10 % de la flotte actuelle de bus roulant au bioGNV. « Les COB peuvent accueillir en moyen entre 20 et 300 bus » précise la RATP. Les travaux qui se sont achevés en septembre ont représenté un coût  financier de plus de 19 millions d’euros pour Île-de-France Mobilités qui a également investi 1 million d’euros pour « améliorer le caractère environnemental » du site via des travaux de végétalisation ou de perméabilisation des sols par exemple. « Depuis cette rentrée, 40 centres ont été convertis [38 au bioGNV et 7 à l’électrique, NDLR] et plus d’une trentaine [dont 20 au bioGNV] vont suivre dans les mois à venir » précise Île-de-France Mobilités dans communiqué.

1 000 bus bioGNV en service

La RATP a également mis en service son 1 000e bus roulant au biogaz carburant le 20 octobre. Avec l’inauguration du COB d’Aubervilliers, ces deux événements constituent « une étape majeure » pour le président de la RATP, Jean Castex, dans le déploiement du programme « Bus 2025 ». Pour la présidente d’Île-de-France Mobilités, également présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, l’objectif est clair et affiché : il doit amener à ce que « 100 % des bus et cars franciliens puissent rouler avec des énergies plus propres dès 2025 à Paris et en petite couronne, et dès 2029 sur l’ensemble de la région ». Dans ce nouveau parc d’un peu plus 7 000  véhicules, environ 70 % circuleront au bioGNV d’ici 2029. Si depuis 2016 Île-de-France Mobilités ne fait plus l’acquisition de bus au diesel, Valérie Pécresse a annoncé début septembre une accélération du calendrier avec un objectif de sortie du diesel dès 2025 via l’utilisation de biocarburants. À partir de 2024, ce seront « 1 000 bus et cars propres chaque année qui seront livrés, et ce jusqu’à 2029 » nous précise de son côté Île-de-France Mobilités.

Un approvisionnement local

Pour alimenter cette flotte de bus, la RATP, Île-de-France Mobilités et Engie entreprises et collectivités signent chaque année depuis 2021 un contrat d’approvisionnement pour fournir du bioGNV produit localement. La région francilienne est l’une des plus grandes productrices de biométhane en France : elle compte 52 unités de méthanisation en service, majoritairement en Seine-et-Marne, presque 1 TWh de puissance installée, soit un peu moins de 10 % de la puissance installée au niveau national et a fait de la méthanisation un axe fort de sa stratégie de développement des énergies renouvelables.

L’intégration  du bioGNV au mécanisme de la Tiruert dans le cadre du projet de loi de finance 2024 devrait également agir comme un « booster » tant pour développer la production que pour apporter de la compétitivité à une filière qui a souffert de la crise énergétique mais qui répond concrètement à la décarbonation du secteur des transports.