Le 30 novembre, l’Agence de la transition écologique a présenté quatre scénarios « inspirés des quatre scénarios du Giec dans son rapport spécial 1.5 °C de 2018 », pour atteindre la neutralité climatique en 2050. Si tous conduisent à cette neutralité, les chemins pour y parvenir induisent pour les plus sobres des changements radicaux de nos modes de vie. L’Ademe, qui n’hésite pas à parler de « choix de société », souligne que l’atteinte de la neutralité reposera sur « des paris humains ou technologiques forts » qui diffèrent selon les scénarios mais induisent tous une baisse de la demande énergétique, le « facteur clé ». Décryptage.

Par Laura Icart

« Les premiers enseignements [de ce travail prospectif qui a réuni une centaine d’experts pendant deux ans, NDLR] sont positifs ! » souligne Arnaud Leroy, président de l’Ademe, qui met en avant la nécessité d’utiliser « plus de sobriété dans nos modes de vies et de consommation » en insistant sur « la forte dimension sociétale » de ces scénarios, alors que de profondes transformations vont avoir lieu dans cette prochaine décennie (décarbonation de la mobilité et de l’industrie, aménagement du territoire, transition agricole, énergétique et alimentaire). Quatre scénarios ont été présentés par l’Ademe. Les deux premiers, baptisés « Génération frugale » (S1) et « Coopérations territoriales » (S2), actionnent deux leviers principaux : celui de la sobriété et d’une gouvernance locale avec plus de prérogatives données aux territoires. Les deux autres scénarios, « Technologies vertes » (S3) et « Pari réparateur » (S4), s’appuient sur un levier technologique et une gouvernance nationale et internationale. Des scénarios prospectifs mais pas encore d’éléments macro-économiques pour les…