L’Australie adopte son plan national d’infrastructures gazières

L'Australie est devenue en 2020 le principal exportateur mondial de GNL, en représentant 21,8% des exportations mondiales de GNL.

Publié le 06/12/2021

5 min

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Le 26 novembre l’Australie a publié son plan national d’infrastructures gazières (NGIP). Objectif : définir des actions prioritaires permettant de stimuler l’approvisionnement en gaz et à réduire les prix de l’énergie pour les deux prochaines décennies.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

En Australie, le gaz contribue « largement à la prospérité économique » de tous les Australiens et soutient « la fiabilité et la sécurité de notre système électrique » souligne le gouvernement australien en préambule de son plan national d’infrastructure gazière (NGIP). « Un gaz compétitif et abordable au niveau international permet de soutenir la productivité et la compétitivité de l’industrie australienne » ajoute l’exécutif. Il faut dire que le secteur manufacturier australien emploie plus d’un million de personnes et que le gaz représente 42 % de la demande énergétique finale de l’industrie manufacturière. Le pays est depuis 2020 le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) devant le Qatar avec plus de 77 millions de tonnes exportées, soit presque 22 % des exportations mondiales de GNL en 2020. 

Une production et une consommation en croissance

La consommation de gaz a augmenté rapidement entre 2000 et 2019, en moyenne de 3 % chaque année, puis a diminué de 3 % en 2020 pour atteindre 40 milliards de mètres cubes. La production d’électricité représente 33 % de la consommation, le secteur des hydrocarbures 26 %, l’industrie 25 % et les bâtiments environ 16 %. La production de gaz a également augmenté très rapidement, à un rythme d’environ 20 % an sur 2015-2019 et de 8 % en 2020, pour atteindre 154 BCM. La majeure partie de la production provient de trois bassins : le bassin de Carnarvon (nord-ouest de l’Australie occidentale), le bassin de Gippsland (Victoria) et le bassin de Cooper-Eromanga (centre de l’Australie).

Plusieurs scénarios de demande étudiés

La demande de gaz sur le marché de la côte est devrait être relativement stable dans tous les scénarios de demande jusqu’au milieu des années 2030, les clients nationaux établis et les contrats d’exportation GNL soutenant une production continue. La pénétration accrue des énergies renouvelables sur le marché entraînera une augmentation des besoins en production d’électricité de pointe, qui est actuellement assurée par des centrales électriques au gaz et il est prévu de construire des capacités supplémentaires sur la côte est. Environ 70 % du gaz produit sur la côte est est actuellement destiné aux marchés d’exportation de GNL, dont les plus importants sont la Chine et le Japon, et une grande partie de la demande d’exportation est soutenue par des contrats à long terme qui expireront au milieu des années 2030. L’offre des bassins actuels du sud et du nord devrait diminuer pendant le reste de la décennie. À plus long terme, les prévisions soulignent que si aucune mesure n’est prise le déclin progressif de la production des bassins nord et sud existants entraînera des pénuries de gaz. Par conséquent, l’approvisionnement de nouveaux bassins doit être développé d’ici la fin de cette décennie. En outre, le pays prévoit d’accroître la capacité de transport du nord au sud, à mesure que l’offre du nord augmente et que celle du sud diminue.

Cinq pistes prioritaires définies

Ce nouveau plan identifie cinq actions prioritaires pour soutenir le développement efficace des infrastructures et éviter les risques de pénurie d’approvisionnement. En premier lieu, développer les capacités de stockage et d’approvisionnement flexible à proximité des centres de demande du sud. « L’expansion du stockage, des infrastructures de gazoducs et de la capacité d’approvisionnement flexible dans le sud reste une priorité essentielle pour garantir la satisfaction de la demande prévue » indique le rapport. Plusieurs projets seront mis en service dans les prochaines années : la nouvelle installation de stockage de Golden Beach et l’expansion du SWP pour permettre l’expansion de l’installation de stockage de gaz d’Iona et la construction d’un terminal d’importation. Le gouvernement a engagé 38,7 millions de dollars dans le budget 2021-22 pour un soutien ciblé visant à accélérer les projets d’infrastructure gazière dits essentiels. Le gouvernement souhaite également accorder la priorité à l’exploration et à l’évaluation de nouvelles ressources gazières en amont, tant dans les bassins existants que dans les nouveaux bassins, pour débloquer de nouveaux approvisionnements et confirmer les priorités en matière d’infrastructures mais également faire progresser les activités de conception et de développement des infrastructures « à un stade précoce » pour permettre l’accès à de nouveaux bassins. Autre priorité de taille : l’augmentation des flux nord-sud. L’Australie souhaite accroître la capacité des gazoducs nord-sud pour transporter le gaz du nord vers les marchés du sud et compte en partie sur les investissements des industriels. Enfin, comme beaucoup de pays, l’Australie réfléchit aux opportunités pour les infrastructures gazières d’accueillir de l’hydrogène. Le gouvernement souhaite coordonner les priorités de l’infrastructure gazière avec l’évaluation nationale de l’infrastructure de l’hydrogène et mettre en perspective les voies possibles de développement de l’hydrogène et les implications pour les infrastructures gazières. Dans le prochain plan prévu à la fin de l’année 2022, ces implications seront traitées de manière plus détaillées et corrélées à la croissance potentielle de l’industrie de l’hydrogène.

Source : EA Given, Shutterstock.com.