Le groupe CVE finance son quatrième projet de méthanisation en France

Les travaux de terrassement sur le site de la future unité de méthanisation de Montbrison (42) ont commencé en février 2021. L'unité sera en service au second semestre 2022.

Publié le 17/03/2021

4 min

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Le groupe Cap Vert Énergie (CVE) mettra une unité de méthanisation en service à l’été 2022, à Montbrison (Loire), en partenariat avec la société d’économie mixte Sem’Soleil. Un financement de 12,8 millions d’euros, co-construit avec plusieurs partenaires financiers dont Bpifrance et les collectivités locales environnantes, permettra à CVE de financer sa quatrième unité de production de biométhane en France.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Producteur multi-énergies, le groupe CVE affiche l’objectif d’atteindre d’ici 2025 une production annuelle de biométhane de 0,7 TWh, ce qui équivaut à l’alimentation de 2 900 bus par an et à la valorisation énergétique de 700 000 tonnes de matières organiques. L’unité de Montbrison, qui injectera d’ici l’été 2022 du gaz vert dans le réseau GRDF, aura une capacité de production de l’ordre de 230 à 250 m³ par heure de biométhane, représentant une puissance installée de plus 22 GWh par an.

Une activité biogaz en progression de 45 %

Spécialisé dans la construction d’unité dite « territoriale » dont la taille moyenne varie entre 25 à 30 GWh par an, CVE exploite depuis 2014 une unité de méthanisation (en cogénération) en partenariat avec l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). Outre Montbrison, CVE a lancé en 2020 le chantier de deux autres unités de production de biométhane : à Saint-Antoine-de-Breuilh (Dordogne) et Equimeth (Seine-et-Marne), qui seront mises en service sur le réseau de GRDF en septembre 2021. Cet été, le groupe démarrera le chantier d’une unité de production de biométhane à Aoste en Isère, dont la mise en service n’a pas encore été annoncée. « On estime à 200 unités le potentiel de méthanisation territoriale à installer d’ici 15 ans, si l’on tient compte des flux et des volumes importants que les territoires vont devoir traiter ces prochaines années pour être en conformité avec la réglementation française et européenne » déclarait, il y a quelques mois, Arnaud Bossis, responsable des activités biogaz France chez CVE dans les colonnes de Gaz d’aujourd’hui. Aujourd’hui, une trentaine de projets sont en cours d’élaboration ou de construction. « Nous avons actuellement [en construction et exploitation, NDLR] l’équivalent de 800 Nm3/h, soit environ 75 GWh de production de biométhane, soit une capacité de traitement de 80 000 tonnes par an de biodéchets » nous indique-t-on du côté de CVE. En 2020, 14 contrats de vente de biométhane ont été signés sur des unités en fin de développement. CVE organise également en amont du process une activité de collecte de déchets organiques (100 000 tonnes sécurisées en 2020) et en aval la valorisation des engrais organiques issus de la méthanisation en contractualisant « plus de 33 000 hectares de conventions d’épandage auprès de 250 exploitations agricoles » indique le communiqué de CVE.

Une production équivalente à la consommation de 3 800 foyers

L’unité de Montbrison, qui injectera à l’été 2022 du biométhane dans le réseau GRDF, aura une capacité de production de l’ordre de 230 à 250 m3/h de biométhane, représentant une puissance installée de plus 22 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation en gaz de 3 800 foyers. Ce projet développé par CVE en partenariat avec la Sem’ Soleil a été principalement financé (9 millions d’euros) avec le concours de trois partenaires bancaires : Bpifrance, le Crédit coopératif et BNP Paribas. Mais aussi avec le soutien des collectivités locales, Loire Forez agglomération et la ville de Montbrison. Une fois mise en service, CVE Montbrison sera l’une des plus importantes unités de production de biométhane en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), une région qui a d’ailleurs investi via le fonds européen de développement régional à hauteur de 1,1 million d’euros, tout comme l’Ademe Aura à hauteur de 525 000 euros et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à hauteur de 261 000 euros. Implantée dans la ZAC des Granges, l’unité est prévue pour valoriser jusqu’à 25 000 tonnes par an de matières organiques « locales, issues majoritairement d’un rayon d’approvisionnement de moins de 40 km » précise CVE, composées principalement de rebus des industries agroalimentaires, de la restauration et de la grande distribution et de biodéchets triés à la source des cantines collectives, « avec la possibilité d’intégrer des tontes de gazon de la collectivité » nous indique CVE. À cela vient s’ajouter en quantité minoritaire des sous-produits agricoles (effluents d’élevage, matière végétale résiduelle) fournis par les agriculteurs à proximité.