Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville reconnecté au réseau électrique

Publié le 20/04/2025
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Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), à l’arrêt depuis le 15 février pour maintenance, a été reconnecté au réseau électrique samedi 20 avril, les opérations de redémarrage ayant abouti deux jours avant la date initialement prévue, a annoncé EDF.
Par la rédaction, avec AFP
« Toutes les opérations de redémarrage et de connexion au réseau ont pu être faites et cela a permis un couplage sur le réseau dès samedi« , après plusieurs reports pour des opérations de maintenance supplémentaires, a déclaré EDF dimanche à l’AFP. Le site d’EDF indique que la puissance disponible est de 90 MW (contre 1 620 MW de puissance maximale) depuis 20h30 samedi et que des « essais avec variation de puissance » sont prévus jusqu’à mercredi.
« 100 % de puissance nominale à l’été »
Le groupe a précisé à l’AFP maintenir son planning prévisionnel, qui prévoit d’atteindre « à l’été 2025 » la pleine puissance, soit « 100 % de puissance nominale« . Le processus pour un premier démarrage de réacteur est « long et s’étend sur plusieurs mois« , il est donc « normal de ne pas être actuellement à pleine puissance » puisque « la montée en puissance du réacteur se réalise par paliers successifs« , a ajouté EDF, qui avait prévenu que la montée en puissance du cinquante-septième réacteur nucléaire français serait un processus progressif, pouvant nécessiter une dizaine d’arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues. » Plus de 1 500 critères de sûreté sont testés lors d’un premier démarrage « , avait-il indiqué.
Cinquante-septième EPR du parc français
L’EPR (« European Pressurized Reactor »), réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le quatrième de ce type installé dans le monde (après deux en Chine, un en Finlande) et le cinquante-septième du parc nucléaire français. Né en 1992 d’une entreprise commune du groupe français Framatome (devenu Areva) et de l’allemand Siemens, il avait reçu un premier feu vert officiel de la France en 2004. Le pays, après avoir tenté ensuite une pause dans le recours à l’atome civil, a décidé en 2022, avec le président Emmanuel Macron, de relancer le secteur nucléaire en commandant à EDF six nouveaux réacteurs (et huit supplémentaires en option). Mais le cadre budgétaire se fait attendre pour ce chantier d’autant plus lourd que l’énergéticien EDF, détenu à 100 % par l’État français, est lourdement endetté.
Deux phases d’arrêt programmées depuis décembre
Le réacteur de troisième génération avait déjà connu deux phases d’arrêt programmées depuis son raccordement au réseau le 21 décembre 2024, réalisé avec 12 ans de retard. Le 15 février, le réacteur a été mis à l’arrêt de manière imprévue pour « réaliser une intervention sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer« . L’arrêt avait été prolongé deux fois en février pour des interventions de maintenance et des réglages supplémentaires. Initialement prévu le 30 mars, le redémarrage a été repoussé plusieurs fois depuis et devait avoir lieu lundi. Selon EDF, des « interventions ont été réalisées sur un circuit de refroidissement des équipements par l’eau de mer, sur le groupe turbo alternateur (opérations de reprise des réglages sur trois paliers, pièces portant et guidant les rotors) et sur des matériels requis pour la poursuite des opérations de montée en puissance du réacteur en toute sûreté« .
Pièce maîtresse dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l’énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l’alternateur pour créer l’électricité.